Post-Covid
Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) s’est penché, dans sa dernière publication mensuelle « Maroc Conjoncture », sur les défis et opportunités pour l’économie nationale à l’ère post-covid.
Ainsi, la publication a traité de différents sujets, notamment la confiance des agents économiques, la stratégie industrielle pour l’après-pandémie, l’industrie marocaine face aux effets du Covid-19, la perception du climat des affaires, la nouvelle vision stratégique du secteur agricole ainsi que les perspectives économiques de l’année en cours.
En ce qui concerne la confiance des agents économiques, le CMC écrit que la dynamique récente des enquêtes conjoncturelles suggère que les entreprises et les ménages commencent à envisager l’avenir avec plus d’optimisme, confortés par la conviction que l’incertitude se réduira et que les mesures sanitaires et les vaccinations finiront par porter leurs fruits, précisant que les résultats des enquêtes d’IHS Markit sur les indices des directeurs d’achat sont très encourageants, notamment pour les pays développés.
Dans la zone Euro, poursuit la publication, l’activité manufacturière flambe et la croissance des services s’accélère à la faveur des assouplissements des mesures de restriction, notant que le PMI composite a atteint en mai son meilleur niveau depuis février 2018.
S’agissant de l’axe portant sur la « stratégie industrielle pour l’après-pandémie », le Centre relève que la crise de l’offre causée par la propagation du Covid-19 et la persistance de ses effets sur la performance économique à travers le monde a relancé le débat au sujet de la libéralisation des échanges et la relocalisation des systèmes de production.
En effet, la pénurie des produits médicaux en plein crise sanitaire et les difficultés d’approvisionnement ayant affecté de nombreux produits stratégiques a révélé au grand jour la vulnérabilité des chaines de production mondiales, souligne le Centre, estimant que le retour à certaines formes de protectionnisme avec l’imposition de restrictions plus fortes au commerce ainsi que l’évocation de projets de relocalisation sont de nature à « accentuer cette vulnérabilité ».
Le Maroc, qui se présente comme une petite économie ouverte visant une plus grande intégration au commerce mondial, ne pourrait qu’adapter son modèle de développement à cette nouvelle donne, indique le CMC, faisant savoir que la politique industrielle pour l’après-pandémie devrait développer les facteurs d’attractivité pour tirer profit de la dynamique de relocalisation tout en appuyant les projets de substitution à l’importation.
Au sujet de la nouvelle vision stratégique du secteur agricole, le CMC souligne que les Directives Royales, visant à doter le secteur de l’agriculture d’une gouvernance ad hoc, ont conduit à la mise en place de la stratégie entérinée en février 2020, dite « Génération Green 2020–2030 ».
Elle a pour ambition de renforcer le leadership du Maroc en matière agricole et de s’imposer, par ailleurs, comme « modèle inédit et performant » à suivre pour renforcer le partenariat gagnant-gagnant, surtout avec les pays du continent africain, exposés, de manière similaire au Royaume, aux effets importuns du changement climatique.
« Ce faisant, le Maroc fera bénéficier ses pairs de son savoir-faire en matière de cartographie de la fertilité des sols et de l’utilisation des engrais et confortera sa place en tant qu’investisseur de premier rang sur le continent. Ainsi, l’effet d’imitation a été utilement exploité par nombre de pays, à l’exemple du Sénégal et du Gabon, qui se sont inspirés du Maroc pour élaborer leur propre plans verts », souligne le CMC.
Et de noter que la faim et la malnutrition, deux fléaux ravageurs, impactent plus du tiers de la population africaine en raison de systèmes agricoles défaillants. « Le pari est ainsi fait sur une meilleure adaptation du secteur aux impératifs mondialisés du XXIe siècle, avec pour but de garantir un meilleur niveau de vie aux populations », affirme le Centre.