La « soupape de sécurité » face à la flambée des prix mondiaux

Caisse de compensation

Par Maria Mouatadid –  MAP

La Caisse de compensation, dont la réforme est l’un des épineux sujets qui reviennent chaque année lors de l’élaboration et l’adoption du projet de loi de finances (PLF), se veut plus que jamais « une soupape de sécurité » face à la flambée des prix mondiaux au cours de l’actuelle conjoncture.

Le PLF au titre de l’exercice 2022, adopté samedi dernier par la Chambre des représentants, consacre, en effet, à la compensation une dotation globale de plus de 16 milliards de dirhams (MMDH). Une enveloppe qui ressort en progression de 28% par rapport à celle de 2021, avec l’objectif de soutenir les prix du gaz butane et des produits alimentaires (sucre et farine de blé tendre).

Par cette augmentation de la dotation allouée à la compensation, le gouvernement vise à anticiper toute éventuelle volatilité des cours mondiaux de ces produits. Et il a raison ! Le fait est déjà là avec une envolée des prix à l’échelle internationale, laquelle s’explique essentiellement par l’effet de la reprise de l’activité économique qui entraîne avec elle, et surtout accentue, le phénomène de « la reconstruction des stocks ».

Bien évidemment, ce phénomène a donné un coup de fouet significatif à la demande qui a augmenté d’une manière exponentielle, causant la hausse des prix des produits.

D’ailleurs, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a dévoilé, récemment, que son indice des prix des produits alimentaires a atteint, en octobre dernier, son plus haut niveau depuis juillet 2011, soit 33,3 points en moyenne, en hausse de 3% en glissement mensuel.

L’organisation onusienne a aussi fait savoir que son indice des prix des céréales s’est situé à 137,1 points en moyenne, en évolution de 22,4% par rapport à octobre 2020, sous l’impact de la flambée des cours internationaux du blé, de l’orge, du maïs et du riz).

 Préserver le pouvoir d’achat des citoyens

Face à ce contexte international exceptionnel, la préservation et la protection du pouvoir d’achat des citoyens demeurent une des préoccupations phares du gouvernement et figurent à la tête des orientations du PLF-2022. C’est du moins ce qu’avait affirmé la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, lors de la séance plénière à la Chambre des représentants, consacrée au vote de ce projet de loi.

La ministre avait souligné que les prix des produits subventionnés (farine, sucre et gaz butane) ne devraient connaître aucune évolution et ce, grâce à la caisse de compensation qui intervient pour justement compenser la différence entre ces prix et ceux du marché mondial.

Aussi, la Commission interministérielle des prix assure un suivi et un contrôle réguliers du marché national et lutte contre toute marge injustifiable sur les prix, avait ajouté Mme. Fettah Alaoui.

Parallèlement, le Gouvernement a mis en place des mesures à fort impact pour atténuer l’augmentation des cours mondiaux. Il s’agit, entre autres, de la suspension des droits de douane, à partir du 1er novembre courant, sur les importations du blé tendre et du blé dur, le maintien de la suspension des droits de douane sur les légumineuses et le beurre et le soutien des prix du blé tendre importé pour maintenir stables les prix des farines issues de ce blé et par conséquent, ceux du pain standard.

A cela, s’ajoute une indemnité supplémentaire prévue aux importateurs en vue de préserver les prix de l’ensemble des dérivés du blé sur le plan national.

Par ailleurs, l’Exécutif accorde un intérêt particulier à la réforme de la compensation, dont la poursuite s’avère, d’après le rapport sur la compensation accompagnant le PLF-2022, « une nécessité impérieuse », dans l’objectif de se conformer aux dispositions de la loi-cadre 09.21 relative à la protection sociale.

L’opérationnalisation de cette réforme reste tributaire de la mise en place des préalables requis, notamment un dispositif efficace de ciblage des aides directes. Et c’est dans cette optique que le gouvernement veille à la concrétisation du registre social unifié qui contribuera aussi à la protection sociale.

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