Avec des doublés de Vinicius Jr et de Karim Benzema, le Real Madrid a remporté une victoire historique à Liverpool, renversé (5-2) après avoir mené 2-0, mardi, en huitième de finale aller de la Ligue des champions.
Le Brésilien est d’ailleurs le bourreau attitré des Reds, lui qui avait déjà été buteur décisif, il y a un peu plus de huit mois, lors de la finale de la C1 à Saint-Denis (1-0), marquée par de graves incidents autour du stade.
Un match que les supporters de Liverpool, accusés par l’UEFA et les autorités françaises d’avoir été à l’origine des violences avant et après, n’avaient évidemment pas oublié.
L’hymne officiel de la compétition avait été joué à un très bas volume par la sono du stade à l’entrée des équipes et couverts par les huées.
Les banderoles hostiles à l’UEFA — « UEFA, menteurs ! » et d’autres moins polies — ou aux ministres français de l’Intérieur, Gérard Darmanin, et des Sports, Amélie Oudéa-Castera, représentés en Pinocchios, ont également fleuri en début de match.
Sur le terrain aussi, Liverpool avait décidé de régler ses comptes sportifs avec un Real qu’il n’a plus battu depuis sept matches.
Tout avait idéalement débuté grâce à Mohamed Salah, passeur décisif sur l’ouverture du score, d’une talonnade géniale par Darwin Nunez (1-0, 4e), avant de doubler la mise en profitant d’une bourde de Thibault Courtois, qui avait écoeuré les attaquants des Reds au Stade de France (2-0, 14e).
Salah est devenu avec son but le joueur africain le plus prolifique en C1 avec Didier Drogba (44 buts) mais aussi le meilleur réalisateur des Reds en compétition européenne de l’histoire (42).
Mais Liverpool n’est pas huitième de Premier League pour rien cette saison et l’incapacité de cette équipe à garder d’un match sur l’autre, et même sur tout un match, son niveau de jeu a encore été patent.
Le sang-froid du champion d’Europe en titre, mené 2-0 après près d’un quart d’heure, dans un stade en fusion, est bien évidemment aussi à souligner, alors qu’il a une nouvelle fois fait étalage de son réalisme impitoyable.
Vinicius Jr a d’abord profité d’un très léger manque d’agressivité de Joe Gomez pour enrouler une frappe puissante du droit et réduire le score (2-1, 21e), avant de contrer un dégagement d’Alisson pour une égalisation chanceuse (2-2, 36e).
Sans un sauvetage d’Andy Robertson devant Rodrygo, au deuxième poteau, juste avant la pause, le Real aurait pu mener en rentrant au vestiaire.
Mais la seconde période n’a fait que confirmer que la dynamique avait définitivement basculé du côté Merengue.
Dès la 47e, sur un coup-franc provoqué par Vinicius, Luka Modric a tiré à mi-hauteur pour une tête facile d’Eder Militao aux six mètres (2-3).
Meilleur buteur de la C1 l’an dernier avec 15 réalisations, c’est ensuite Karim Benzema qui s’est réveillé, voyant sa frappe déviée par le pauvre Gomez pour prendre Alisson à contrepied (2-4, 55e).
Il a ensuite tué quasiment tout suspense avec sa lucidité et sa maîtrise technique habituelles, à la conclusion d’un contre à grande vitesse (2-5, 67e).
Jamais Liverpool n’avait pris plus de 3 buts chez lui en Coupe d’Europe et il n’avait pris 5 buts qu’une seule fois, en 1966, face à l’Ajax Amsterdam de Johann Cruyff.
Avec cette prestation aussi impressionnante qu’épatante, le Real a envoyé un message très clair à l’Europe du football: pour lui reprendre la « coupe aux grandes oreilles », il faudra être très, très fort.