«Un matin, l’un de nous manquant de noir, se servit de bleu: l’impressionnisme était né.», écrivait le grand peintre, Auguste Renoir.

Mustapha Belafkih: de l’impressionnisme avant toute chose…

Mohamed Nait Youssef   

La peinture est une lumière, une révélation humaine sincère, sensible et profonde. En effet, Mustapha Belafkih, artiste autodidacte, a fait de la toile son propre refuge où les couleurs rendent la peinture vivante et raniment les souvenirs vivaces. L’artiste ayant ouvert ses yeux à Salé, une ville qui a tant marqué sa mémoire et son art, a côtoyé de grands artistes marocains connus et reconnus tels Tibari Kantour, Mohamed Eskouni et bien d’autres qui ont influencé son travail pictural. Très tôt, il se donne à la peinture, aux couleurs vives. C’était ainsi son premier rapport avec la nature et la beauté dans tous ses états. En revanche, c’est en 2003 que le peintre a, véritablement, franchi le milieu artistique professionnel. Mustapha Belafkih brille de mille feux dans l’impressionnisme, un genre pictural qu’il maîtrise après une période marquée par le figuratif, et qui a duré des années.  

«Ma passion m’a toujours guidé dans l’art. C’est un don, c’est inné! En effet, après des débuts dans le figuratif, je me suis dirigé vers l’impressionnisme où je me retrouve beaucoup plus. C’est une expérience artistique qui m’a apporté tant de choses sur les niveaux esthétique et technique afin d’aborder les sujets qui m’intéressent, notamment ceux qui ont un rapport avec le patrimoine.», a-t-il révélé.

Fasciné par les lumières, le soleil, la mer et les richesses naturelles, culturelles et patrimoniales de sa ville natale, mais aussi celles des autres villes marocaines,  Mustapha Belafkih peint surtout des chevaux, de la fantaisie et des vues panoramiques pour le plaisir des yeux et des âmes assoiffées à l’art. Pour révéler la beauté des visages et la splendeur des paysages, l’artiste use des couleurs chaudes : jaune ocre, rouge, bleu turquoise…

 «Notre pays est connu par son bleu fascinant et omniprésent. Le bleu de la mer de Salé a habité mon imaginaire. C’est une couleur très inspirante et apaisante pour les âmes sensibles.», a-t-il souligné.  

Certes, l’artiste observe le quotidien des petites gens dans les anciennes médinas, dans les ruelles, dans les souks, mais il en transforme picturalement ce vecu en couleurs sur la toile.   

«J’aime flâner dans  les ruelles de l’ancienne médina, j’aime observer les gens ; leur mouvement, rituel et quotidien. Il faut avouer aussi que j’ai une nostalgie pour les années 50 et 60 qui ont marqué notre époque par ses traditions, ses coutumes, ses costumes, son architecture et son art de vivre. À vrai dire, c’est le bon vieux temps où les choses étaient originales et la vie avait un goût et un sens.», nous confie l’artiste.

Certes, l’artiste mêle entre le figuratif, l’abstrait, l’impressionnisme, mais ce dernier reste un champ qui lui offre cette possibilité de peindre et de créer en toute liberté et créativité.

Chaque choix révèle d’ailleurs de son état d’esprit et surtout de l’inspiration de l’instant. Avec le pinceau, le couteau ou encore tout simplement avec la main, l’artiste  travaille les touches du fond, généralement avec un couteau, pour dégager les reliefs, les mouvements et les lumières émanant de la toile. 

La cité de Salé et ses souvenirs lui inspirent des choses, des personnages, des lieux, des univers picturaux rythmés, joyeux et colorés.

«Depuis des siècles, cette cité, connue par son hospitalité et son authenticité, a séduit les marocains issus des différentes régions et villes du royaume. Salé est plus qu’un simple espace géographique, c’est une ville qui a une longue histoire ; ses remparts, ses monuments historiques, sa diversité, sa culture ancienne en témoignent. C’est une ville qui a également son cachet architectural et esthétique ayant inspiré les peintres, les poètes, les écrivains et les artistes d’ici et d’ailleurs.», a-t-il affirmé. 

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