Fête de travail à Mohammedia
Considérée historiquement comme une base arrière du mouvement syndical, la ville de Mohammedia a connu cette année une mobilisation massive des travailleurs lors de la célébration de la fête du travail organisée par la Confédération démocratique du travail (CDT).
Placée sous le signe « Non à la destruction du pouvoir d’achat, non à la mise en cause des acquis en matière de retraite et non à la violation des accords sociaux», cette manifestation a été marquée par la participation des salariés de tous les secteurs et à leurs têtes ceux de la Samir.
Le défilé, devancé par un long cortège des petits taxis, a pris comme point de départ le cinéma Najah sis boulevard Tadla, puis le grand boulevard Hassan II, en passant par l’avenue Abderrahmane Serghini pour prendre fin devant le Palais de la justice et ce en présence d’un important dispositif sécuritaire.
Durant toute la marche, les participants ont scandé haut et fort des slogans dénonçant les politiques publiques menées par l’Exécutif.
Lors de son allocution, Elhoussine Elyamani, secrétaire général du bureau provincial de la CDT a soulevé la question de la raffinerie en état d’arrêt depuis 7 ans, ce qui a impacté négativement l’économie de toute une ville.
« Cette fermeture synonyme d’une catastrophe a entrainé la perte de 4000 emplois directs et indirects permanents sans omettre le marasme qui a frappé l’activité commerciale », a-t-il expliqué.
La gestion des déchets : le dossier qui fâche
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Il va sans dire que la fermeture de la Samir a eu des effets pervers sur l’économie nationale en déclenchant une envolée sans précédent des prix des carburants, menaçant ainsi la souveraineté énergétique du pays, a-t-il martelé.
« Nous réitérons notre revendication pour la relance de la société Samir voire son intégration dans l’équation énergétique du pays afin de lutter contre les dégâts énormes qui affectent le pays », a-t-il déclaré avec insistance. Et de poursuivre : « Il est du devoir de l’Etat de prêter attention à la situation désastreuse des travailleurs de la Samir qui vivent avec moins 60% de leurs salaires et sont privés de leurs droits de retraite tout en faisant face à au spectre des licenciements au cas où les tentatives visant à sauver l’entreprise seraient vouées à l’échec», a-t-il noté en substance.
Sur un autre registre, le militant syndical a évoqué le dossier de la gestion des déchets à Mohammedia et Aïn Harrouda, tout en appelant les décideurs de la ville à faire pression sur les sociétés SOS, Ozone et la Commune de Mohammedia afin de rendre justice aux travailleurs pour que ces derniers puissent conquérir leurs droits notamment en matière de la couverture sociale, l’augmentation des salaires , la titularisation et ce conformément au Code du travail. Comme quoi, le respect des règles relatives au Code du travail, passe par l’intensification des opérations de contrôle effectuées par les inspecteurs du travail, l’activation des rôles principaux de la commission provinciale d’enquête et de conciliation et ce à la lumière des dispositions de l’accord du 30 avril 2022, a-t-il ajouté.
Au final, les organisateurs ont annoncé l’organisation d’une grande marche nationale qui aura lieu à Rabat ou Casablanca afin de dénoncer la cherté de la vie et l’érosion du pouvoir d’achat. La date de cette manifestation sera communiquée ultérieurement, ont-ils indiqué.
Khalid Darfaf