Prix des hydrocarbures
Khalid Darfaf
Le communiqué du rapporteur général du Conseil de la concurrence édité jeudi 3 août dernier ne semble guère plaire au Front national de sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole (FNSRMP).
Certes, le document de la dite instance contient des accusations en filigrane à l’encontre des grandes sociétés de distribution quant à l’existence de pratiques anticoncurrentielles mais ce n’est point suffisant pour les défenseurs de la Samir, qui considère, de leur part, que le communiqué n’apporte pas des éléments nouveaux par rapport à cette affaire.
En termes plus clairs, le FNSRMP précise que le communiqué du rapporteur général en dépit de sa confirmation des griefs adressés aux opérateurs de distribution ne révèle pas précisément ni la nature ni l’étendue ou encore la gravité des violations déjà enregistrées lors du Conseil précédent.
Il s’agit, en fait, des informations connus par le grand public marocain. D’ailleurs, de nombreux rapports publiés auparavant ont fait l’unanimité sur l’existence d’un marché qui subit le diktat du monopole et l’absence de la concurrence loyale depuis la libéralisation des prix en fin 2015, poursuit la même source.
Abondant dans le même ordre d’idées, le FNSRMP juge que le renvoi du dossier aux services d’enquête sous prétexte des amendements juridiques apportés au texte de loi n’est pas du tout justifié. Il faut dire, selon la même source, qu’une telle mesure est synonyme de perte de temps et permettrait aux entreprises monopolistiques à s’enrichir davantage en réalisant des profits illégitimes.
Changer les membres du Conseil
Rappelons dans ce sens que le communiqué du rapporteur général du Conseil de la concurrence a mis l’accent sur le fait que «les services d’instruction considèrent qu’ils disposent d’éléments suffisamment probants, caractérisant l’existence de pratiques anticoncurrentielles commises par les parties mises en cause sur les marchés de l’approvisionnement, de stockage et de distribution du gasoil et d’essence». Et d’ajouter que de telles pratiques «sont contraires aux dispositions de l’article 6 de la loi n°104-12».
Pour le FNSRMP, la solution consiste, avant tout, à procéder à un changement des membres du Conseil de la concurrence avant d’entamer toute procédure délibérative visant à statuer définitivement sur les griefs formulés à l’encontre des opérateurs de distribution. Dans cette optique, le Front national pour la défense de la Samir a mis en garde «contre toute atteinte à la crédibilité et l’indépendance du Conseil de la Concurrence notamment dans ce dossier tant attendu par les Marocains. Pour la même source, ce dossier a un lien direct avec des conflits d’intérêts, chevauchement entre pouvoir et business, sans omettre le préjudice portés au pouvoir d’achat des citoyens marocains et à la compétitivité des entreprises, lit-on en substance dans le communiqué du FNSRMP».