Nabil Benabdallah critique la faiblesse du gouvernement à entreprendre les réformes

Invité de l’émission «Avec Ramdani» sur 2M

Le SG du PPS souligne la fermeté, la force et la clarté du discours royal adressé au sommet arabo-islamique

-Par Jamal Eddine Felhi

Le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohamed Nabil Benabdallah, a été, mercredi soir, l’invité de l’émission « Avec Ramdani » sur 2M, au cours de laquelle il a abordé plusieurs questions de l’actualité politique, économique et sociale.

Interrogé sur le sommet arabo-islamique, tenu récemment en Arabie Saoudite, M. Benabdallah a mis en exergue la fermeté et la forte teneur du discours que SM le roi Mohammed VI a adressé à ce sommet concernant l’agression barbare d’Israël contre le peuple palestinien.

« Ce discours est fort, clair et s’arrête sur les atrocités des crimes que commet l’occupant sioniste à Gaza, en les dénonçant clairement et en appelant à l’arrêt dans les plus brefs délais cette sale guerre », a-t-il dit, rappelant qu’il s’agit de positions constantes du Souverain concernant la question palestinienne et Al Qods.

M. Benabdallah, qui a rappelé qu’Israël mène une guerre d’extermination contre le peuple palestinien, a souligné qu’il ne peut y avoir de paix sans le recouvrement par le peuple palestinien de ses droits légitimes, dont son droit à un Etat indépendant, mettant l’accent sur la nécessite de la reprise du processus de paix.

Par ailleurs et concernant la tension que connaît le secteur de l’enseignement au Maroc, le responsable politique a estimé qu’il faut dépasser les erreurs afin d’avancer dans la réforme du système éducatif en vue de parvenir à une école publique de qualité, d’excellence et d’égalité des chances.

Pour lui, le gouvernement ne doit pas seulement annoncer sa disposition à dialoguer avec les hommes et les femmes de l’enseignement mais œuvrer véritablement à résoudre certaines questions fondamentales, professionnelles et matérielles, en ayant surtout à l’esprit qu’il est urgent que les enfants puissent retourner à l’école, car il en va de l’intérêt de ces derniers et du pays dans son ensemble.

A ce propos, le secrétaire général du PPS a relevé « la faiblesse politique » du gouvernement dans le traitement des dossiers importants comme celui de l’enseignement, en se contentant de slogans comme celui de l’Etat social qui ne se résume pas, normalement, à la généralisation de la couverture sociale, bien qu’elle soit importante, et à laquelle avait déjà appelé le parti du Livre.

Pour rappel, « lorsque nous avons essayé dans les précédents gouvernements de mettre en œuvre l’aide directe, celui qui dirige aujourd’hui l’exécutif s’y était fermement opposé, car il ne voulait que ce soit réalisé par un gouvernement d’une autre couleur politique », a-t-il dit avant de souligner que cette mesure aurait pu devenir une réalité il y a plusieurs années.

Revenant sur les modalités relatives à la mise en œuvre de cette aide, M. Benabdallah a estimé que des conditions drastiques ont été mis en place qui risquent d’en priver une grande partie de celles et ceux qui doivent, en principe, en bénéficier, exprimant des inquiétudes que le programme d’aide au logement rencontre aussi des problèmes du fait de certaines pratiques comme « le noir » (les sommes remises « sous la table » aux propriétaires par les acquéreurs). D’où, selon lui, la nécessité d’un contrôle rigoureux concernant l’application sur le terrain de toutes les mesures sociales, y compris le programme d’aide aux sinistrés du séisme d’Al Haouz.

Abordant la question de la hausse des prix, il a indiqué que le gouvernement n’a rien fait pour freiner la flambée des denrées de première nécessité, rappelant que le PPS avait adressé une lettre ouverte au chef de l’exécutif avec des propositions concrètes en ce sens, sans que ce dernier n’ait daigné y répondre à ce jour.

Il a, en outre, rappelé que dans sa déclaration gouvernementale, le chef de l’exécutif avait dit que sa politique sera basée aussi sur les recommandations contenues dans le modèle de développement, relevant qu’aujourd’hui personne au sein du gouvernement actuel n’en parle.

Pour rappel, a-t-il enchaîné, le nouveau modèle de développement parle de relance économique, de lutte contre la rente et la corruption, de transparence dans les affaires, et du renforcement du rôle de l’État, entre autres.

Au contraire, après deux années d’exercice de ce gouvernement, l’an dernier, 12.000 entreprises ont mis la clé sous le paillasson alors que cette année ce chiffre pourrait atteindre les 15.000 PME. Et de s’interroger : où en est le gouvernement concernant les chantiers prévus dans le modèle de développement ? Où en est le soutien à l’économie nationale ? Où en est la lutte contre les conflits d’intérêt ? Autant de questions qui restent à ce jour sans réponse.

Le responsable politique s’est ainsi interrogé sur la crédibilité de l’annonce faite par le gouvernement de créer 1 million de postes d’emploi au moment où seulement quelques dizaines de milliers ont profité des programmes Awrach et Forssa.

Selon les statistiques du HCP, le taux de chômage a atteint 13,5%, dont 38% parmi les jeunes, a-t-il affirmé, ajoutant que le Haut-commissariat au plan fait état de la perte de 24.000 postes d’emploi l’année dernière et cette année 197.000.

Revenant sur la question de la réforme du code de la famille, il a rappelé que le débat autour de cette question doit se dérouler dans la sérénité, d’autant que les sujets soumis à la discussion ne portent aucune atteinte aux fondements et principes de notre religion.

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