Fortes précipitations générales
Les pluies, ce n’est jamais trop tard pour bien faire. La fin du mois de mars aura été exceptionnelle pour le Maroc, frappé par une sécheresse durant plusieurs années et marqué, depuis 2023, par une grave rareté de l’eau sans précédent.
Dieu merci, diront en chœur les citoyens et les agriculteurs qui attendaient « Godot », telle la nuit du destin, depuis plusieurs mois et années et feront un long soupir en signe de soulagement pour la bénédiction divine …
Et pour cause, la situation était critique et se caractérisait par une sécheresse endémique qui a fortement impacté l’activité agricole, les commerces et les prix des denrées alimentaires qui ont subi des hausses vertigineuses sans que le gouvernement ne prenne aucune mesure réelle contre les spéculateurs et autres marchands de la faim…
Mais la dernière décade de mars semble avoir sauvé la terrible situation et épargné au pays une grave crise, d’abord, hydrique. Plus particulièrement, depuis vendredi dernier, les précipitations que le Maroc a connues, dans ses diverses régions, rappellent le bon vieux temps des années de vaches grasses qui ne faisaient pas courir les risque de disette…
Ansi, ce sont presque toutes les régions du Maroc qui ont eu leurs parts de la flotte naturelle, des averses orageuses, au Nord comme au sud, à l’ouest comme à l’est.
De 30 à 130 mm en deux jours
Selon les bulletins météorologiques de la Direction nationale de la météorologie (DNM), le bilan des fortes précipitations du week-end (du vendredi à dimanche) ont dépassé les 120-130 mm dans de nombreuses régions du nord et du Rif.
Au bas mot, les précipitations minimales ont atteint, durant cette même période, les 30 mm avec plusieurs régions ayant cumulé entre 50 et 90 mm en moins de 2 jours, notamment dans les plaines du nord et le centre du pays.
Et si le nord a eu la part du lion 0d’humidité, ce sont toutes les régions agricoles (Chaouia, Doukkala, Gharb, Tadla, Loukkos, Moulouya, Saïs, Haouz, Rhamna, etc.) qui ont bénéficié de cet apport hydrique tant souhaité.
Cultures printanières, fruits et pâturages…
Cela a impacté positivement les cultures printanières (orge, betteraves sucrières, légumes (brocoli et pommes de terre), et arbres fruitiers, notamment les figuiers, oliviers, raisins, etc.) et, au-delà, les pâturages et la production animale.
Ce qui, en principe, devra se traduire par une réduction des prix des aliments pour animaux. tout en insufflant aux barrages et à la nappe phréatique des volumes inespérés en si peu de temps, tant bénéfiques pour les agriculteurs et éleveurs que pour le simple citoyen Lambda qui espère que la flotte aura une bénédiction sur le panier de la ménagère fortement affecté et secoué par la sécheresse et la spéculation et l’incapacité du gouvernement à réglementer les circuits de distribution des aliments et surtout les prix de vente dont les spéculateurs et les profiteurs continuent à agir sans aucune crainte de punition de la part des supposés contrôleurs depuis longtemps connus pour leurs pratiques spéculatives et corruptrices.
Ces fortes précipitations ont également comme effets immédiats la réduction du temps d’irrigation des betteraves sucrières, du maïs fourrager et des légumes. Cela a des répercussions tangibles sur la réduction du coût des aliments pour animaux grâce à la disponibilité de la végétation et du fourrage pour bétail.
Barrages : des volumes relevés
A côté de tous ces bienfaits, il y a lieu de signaler que le niveau de la nappe phréatique sera nettement amélioré et que le niveau des barrages aura atteint des niveaux supérieurs à ceux de 2023 marqués par une sécheresse sans pareil.
Ainsi, selon les statistiques officielles du ministère de l’équipement et de l’eau, les niveaux de remplissages des barrages seraient satisfaisants en cette période, sachant qu’au moins 6 barrages (au nord, dans le Tensift et le centre, ont atteint un taux de pourcentage de remplissage de 100 %, et valeur de dimanche dernier, avec une moyenne nationale de 28,94% contre 34% le même jour en 2023 ».
Et comme chaque bonheur peut contenir en son sein quelques malheurs, ces fortes précipitations se sont accompagnées par quelques inondations, voire des démolitions d’habitations, que les autorités compétentes auraient dû éviter en faisant preuve de proactivité et d’anticipation, afin de réduire les peines de populations laissées pour compte que la nature aggrave encore la situation déjà compliquée par l’insouciance du gouvernement.
Mohamed Khalil