L’art face aux mutations de notre époque

6ème Biennale Internationale de Casablanca 2025 : Fabriquer l’Impossible

Mohamed Nait Youssef

Du 11 décembre 2025 au 10 janvier 2026, la ville blanche abritera un événement artistique majeur, la Biennale Internationale d’Art Contemporain de Casablanca, qui soufflera cette année sa 6e  bougie.En effet, dans un contexte marqué par des enjeux  contemporainsde taille, cet événement  se veut, comme l’indiquent les organisateurs,  une exploration audacieuse de l’innovation artistique.

«Il est dans la nature du commencement que débute quelque chose de neuf auquel on ne peut pas s’attendre d’après ce qui s’est passé auparavant. (…) Le nouveau apparaît donc toujours comme un miracle. Le fait que l’homme est capable d’action signifie que de sa part on peut s’attendre à l’inattendu, qu’il est en mesure d’accomplir ce qui est infiniment improbable. Et cela à son tour n’est possible que parce que chaque homme est unique, de sorte qu’à la naissance quelque chose d’uniquement neuf arrive au monde.», c’est sur  réflexion profonde de la philosophe Hannah Arendt que s’appuie cette édition.

Questionner le monde, «Fabriquer l’Impossible»

«Fabriquer l’Impossible» c’est ainsi le thème choisi pour cette édition, dirigée par l’artiste et commissaire d’exposition internationale reconnue pour ses recherches à l’intersection des arts visuels et des dynamiques sociales et politiques, Marisa Caichiolo, qui questionnera le monde, ses défis, ses transformations et ses entraves. C’est par le biais de l’art que les artistes et intervenants souhaitent aborder les problématiques de notre époque.

« Dans un contexte mondial marqué par une instabilité croissante et des défis colossaux, nous interrogeons la capacité de l’art à servir de force de résilience et de renouveau. Peut-on envisager que les artistes, en transcendant la fragilité de notre époque, créent des œuvres qui sont non seulement des réponses aux crises contemporaines, mais aussi des actes audacieux de création de l’impossible? », peut-on lire dans la note conceptuelle de la biennale. Et d’ajouter : « En réunissant des artistes de tous horizons, cette Biennale se pose comme un carrefour de dialogues entre le local et l’international, le présent et le futur. Chaque œuvre, fruit de cette dynamique créative, témoigne de la promesse du nouveau et de l’élan vital qu’Arendt décrit comme un miracle de l’action humaine.»

Transcender les difficultés de notre époque

L’art pourrait-il surmonter les difficultés de notre temps ?  L’art et les artistes ont-ils des tâches afin de transcender les contraintes actuelles. Dans cette optique, des questions et bien d’autres seront abordées lors de la biennale.

‘’« Fabriquer l’Impossible » ne se limite pas à une thématique ; c’est un appel à repousser les frontières de l’imagination et à redéfinir les possibles. Nous espérons que cette Biennale sera pour vous une source d’inspiration, un lieu de dialogues enrichissants et une célébration de la capacité humaine à innover et à créer face à l’incertitude.’’, expliquent les initiateurs de l’événement.

Création, innovation, exploration, quête et fabrication de l’impossible seront au cœur de la biennale qui a invité les artistes des quatre coins du monde à participer cette grand-messe, à travers un appel à projet lancé du 10 février au 15 mars 2025. En outre, les œuvres devraient avoir un écho avec la thématique de cette édition :   « Fabriquer l’Impossible»

Selon les organisateurs, cet appel est un appel à créer, à inventer de nouveaux mondes au sein d’une réalité parfois perçue comme fragile et imprévisible. « Les œuvres sélectionnées, marocaines et internationales, présenteront des créations inédites qui seront exposées dans plusieurs lieux emblématiques de Casablanca, offrant aux visiteurs une expérience immersive unique. », ont-ils précisé.

L’art au cœur de la cité…

La ville de Casablanca et ses lieux emblématiques vibreront à la diversité des œuvres exposées. Ainsi, la réflexion et le questionnement sur le rôle de l’art dans la société seront au centre des expositions et des travaux qui seront montrés au public. La résilience, le renouveau et l’aspiration pour demain meilleur. « Peut-on revendiquer la naissance comme un acte de résistance face aux exclusions, aux précarités et aux peurs contemporaines ? Les propositions plastiques peuvent-elles être des manifestations de résilience et d’écologie, démontrant que l’humanité est toujours capable de créer des commencements nouveaux, d’apporter au monde quelque chose de radicalement inattendu.», révélé la note conceptuelle.

Désormais un évènement artistique incontournable, la Biennale Internationale de Casablanca se positionne comme un carrefour de dialogues interculturels.

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