Séance inaugurale du Congrès régional du PPS à Hay Hassani à Casablanca
Lors de la séance inaugurale du congrès régional du Parti du Progrès et du Socialisme à Hay Hassani à Casablanca, le secrétaire général du parti, Mohamed Nabil Benabdellah, , a de nouveau critiqué avec véhémence les surenchères sur l’hypothétique « gouvernement du Mondial ». Il a dénoncé, à cet égard, une surenchère démagogique et stérile au sein de la majorité, affirmant que le Maroc, désigné pour l’organisation de la Coupe du Monde 2030, n’a nullement besoin de ce genre de polémiques.
« Le Maroc n’a pas besoin de surenchères sur qui dirigera le gouvernement du Mondial »
S’exprimant devant une assistance composée de nombreuses militantes et militants du parti et des acteurs progressistes locaux, réunis à la salle Abed El-Jabri, dimanche dernier à Casablanca, Benabdellah a pointé du doigt les tensions précoces entre les partis de la coalition gouvernementale sur le profil de la formation qui mènera cette même coalition qui forme « l’actuelle majorité », s’interrogeant : « Pourquoi tant de précipitation ? » Il a rappelé que si l’émulation politique est essentielle à la démocratie, il est encore trop tôt pour se projeter sur les élections de 2026. « Il reste un an et demi avant les prochaines échéances. Il serait plus pertinent de répondre aux préoccupations immédiates des citoyens plutôt que d’agiter des slogans trompeurs et de vanter des réalisations exagérées. »
Accompagné d’une délégation du bureau politique du PPS, Benabdellah a fustigé l’inaction du gouvernement et particulièrement du parti à sa tête, l’accusant de fuir le débat public. « Ils prétendent avoir accompli des exploits extraordinaires, mais la réalité est tout autre. Les Marocains leur répondront qu’ils parlent d’un autre pays que celui qu’ils vivent au quotidien ».Il a également dénoncé un gouvernement politiquement et démocratiquement déconnecté, qui accumule les reculs sociaux et économiques.
Benabdellah a tenu à souligner que, bien que dans l’opposition, le PPS ne verse pas dans le nihilisme. « Nous ne sommes pas de ceux qui rejettent en bloc le passé comme s’il n’avait jamais existé. Le Maroc de 2025 n’est pas celui de 1955 ou 1956, lors de l’indépendance. »
Il a rappelé les avancées du pays dans plusieurs domaines : « Que ce soit sur le plan institutionnel, démocratique, économique, social ou des infrastructures, des progrès ont été réalisés. »
Le leader du PPS a appelé à une analyse lucide et apaisée de la situation actuelle. « Que se passe-t-il aujourd’hui ? « Le Maroc a progressé, les gouvernements successifs ont travaillé, certains avec notre participation, d’autres sans nous. Mais ce qui est sûr, c’est que le Maroc ne démarre pas en 2021 comme si tout ce qui a été accompli auparavant n’existait pas. »
Il a pointé du doigt l’incohérence du discours de la majorité actuelle : « Ceux qui prétendent que tout commence avec eux étaient déjà là dans toutes les gouvernements depuis 50 ans. Ils doivent assumer leur part de responsabilité dans les réussites comme dans les échecs. »
Hausse du chômage et cherté de la vie : Des preuves de l’échec cuisant du gouvernement
Il a sévèrement critiqué la situation économique et sociale, dénonçant un chômage galopant, notamment chez les jeunes diplômés, la destruction de centaines de milliers d’emplois, un climat économique morose marqué par la faillite de milliers d’entreprises, et une baisse des investissements nationaux et étrangers. Il a aussi insisté sur une inflation sans précédent sous ce gouvernement, plongeant les Marocains dans une crise profonde.
Benabdellah a également pointé les conflits d’intérêts au sein du pouvoir : « Le Maroc a déjà connu des gouvernements dirigés par de grands hommes d’affaires. Pourtant, même dans des contextes démocratiques plus fragiles, on ne voyait pas un tel mélange entre intérêts privés et responsabilités publiques, ni de telles pratiques de favoritisme économique. »
Benabdellah a mis en garde également le gouvernement de privilégier les plus aisés au détriment des plus démunis. « Il distribue des subventions généreuses aux transporteurs et aux importateurs de bétail, tout en refusant de plafonner les prix et de contrôler les marchés pour limiter la spéculation. »
La cause palestinienne et l’intégrité territoriale du Maroc
Sur le dossier international, il a rappelé que le Maroc devait rester solidaire du peuple palestinien. « Même si la guerre est temporairement suspendue, nous ne devons pas oublier les souffrances des Palestiniens. Il faut rejeter tout projet visant à leur déplacement forcé. »
Il a aussi souligné que la défense de la cause palestinienne ne devait pas faire oublier celle de l’intégrité territoriale du Maroc, appelant à une consolidation de l’unité nationale et au renforcement de la justice sociale et économique pour faire face aux défis extérieurs.
Renforcer l’organisation du parti
De son côté, Mustapha Mandour, secrétaire régional du PPS à Casablanca, a présenté le congrès régional comme une occasion de faire le bilan et de relever les défis à venir sous le slogan « Poursuivons le chemin pour la dignité et la justice sociale ».
Il a salué les résultats obtenus par le parti dans l’arrondissement de Hay Hassani malgré les contraintes électorales, appelant à un plus grand respect de la neutralité de l’administration face aux pratiques douteuses de certains acteurs politiques.
Mandour a critiqué le pacte de la majorité gouvernementale, qui a conduit à l’exclusion de nombreuses compétences du PPS, affaiblissant ainsi l’efficacité des institutions locales. Il a réaffirmé l’engagement du parti en faveur de l’amélioration des services publics, notamment dans l’éducation, la santé et la culture, et dénoncé les retards accumulés dans l’aménagement urbain de plusieurs quartiers de Casablanca.
Le congrès s’est conclu par un hommage à plusieurs militants du parti, dont Mustapha Alaoui et Momo Ihssain, en reconnaissance de leur engagement pour la justice sociale et la démocratie.