La gauche vent debout contre le gouvernement Bayrou

France

Les ministres du nouveau gouvernement français ont pris  leurs fonctions mardi, à la veille de Noël, lors de passations de pouvoir alors route du Premier ministre François Bayrou, confiant dans sa capacité à éviter la censure.

« Je suis persuadé que l’action que je définis devant vous et l’équipe gouvernementale feront que nous ne serons pas censurés », a déclaré lundi soir le centriste quelques heures après la présentation de son gouvernement.

Les deux ex-Premiers ministres Elisabeth Borne, nommée à l’Education, et Manuel Valls, aux Outre-mer, seront particulièrement scrutés tout comme un autre revenant, Gérald Darmanin, qui occupera le portefeuille de la Justice.

Le nouveau ministre de l’Economie Eric Lombard a lui pris ses fonctions dès lundi soir, en remplacement d’Antoine Armand. L’ancien directeur de l’institution financière publique Caisse des dépôts et consignations, présenté par François Bayrou comme un homme de gauche, a immédiatement appelé à « traiter notre mal endémique, le déficit ».

Ce sera le premier défi de l’équipe Bayrou: faire passer un budget pour 2025 à l’Assemblée nationale, qui le 4 décembre avait renversé son prédécesseur Michel Barnier par une motion de censure.

Le nouveau Premier ministre estime que la présence de poids lourds dans son équipe doit contribuer à l’en prémunir, faute d’avoir pu ouvrir davantage son gouvernement vers la gauche.

François Bayrou, qui prononcera sa déclaration de politique générale le 14 janvier, a indiqué lundi soir qu’il ne demanderait pas la confiance à l’Assemblée.

« Dans la foulée de cette déclaration de politique générale, il y aura une sorte de vote de confiance parce qu’il y aura probablement une motion de censure », a fait valoir le Premier ministre, qui « respecte le fait que des forces politiques n’ont pas envie d’être assimilées contre leur gré à la politique du gouvernement ».

La France insoumise (LFI, gauche radicale) a d’ores et déjà annoncé son intention de déposer une motion de censure.

« Aucune des conditions n’a été respectée par François Bayrou » pour établir un pacte de non-censure entre lui et le Parti socialiste, a estimé de son côté mardi le Premier secrétaire de la formation politique de gauche Olivier Faure.

Mais le Rassemblement national (extrême droite), groupe le plus nombreux à l’Assemblée, a fait savoir qu’il ne censurerait pas a priori le nouveau gouvernement.

Les oppositions se sont montrées très sévères avec le nouveau gouvernement, accusant notamment le Premier ministre de recycler des personnalités qui avaient auparavant échoué.

Un gouvernement de « droite extrême » en forme de « provocation », a jugé Olivier Faure lundi soir. Une équipe « rempli(e) de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays », a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.

Le Rassemblement national, lui, manie l’ironie: « heureusement que le ridicule ne tue pas » car « François Bayrou a réuni la coalition de l’échec », a jugé son président Jordan Bardella.

Du côté des Républicains (LR, droite), qui demeurent au gouvernement, le responsable Laurent Wauquiez a évoqué un soutien « très exigeant » à François Bayrou qui pourrait être « retiré » en fonction du cap affiché.

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