Attijari Global Research prévoit des performances record entre 2024 et 2026

Banques cotées

Kaoutar Khennach

Dans son dernier rapport de recherche de janvier 2025, Attijari Global Research (AGR) annonce des perspectives particulièrement favorables pour le secteur bancaire cotée au Maroc, prévoyant des performances record pour la période 2024-2026. « Le secteur bancaire au Maroc devrait afficher des performances record durant la période 2024E-2026E. Ainsi, nous avons révisé à la hausse nos prévisions de croissance des bénéfices, passant d’une croissance annuelle moyenne initiale de 8,3% à 13,5% pour dépasser les 22,0 milliards de dirhams (MMDH) au terme de la période étudiée », indique AGR dans son Research Report Equity.

Dans un contexte macroéconomique globalement résilient, les banques cotées au Maroc enregistrent une nette amélioration de leur profil de croissance. Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de leur produit net bancaire (PNB) est ainsi passé de 3,7% pendant la période pré-Covid à 7,5% pour la période prévisionnelle 2023-2026. Plusieurs facteurs soutiennent cette dynamique positive, notamment la reprise des investissements dans le pays.

« Cette reprise, en particulier dans le crédit à l’équipement, avec une croissance de 14,2% à fin octobre 2024, est renforcée par l’essor du secteur immobilier, avec une hausse des mises en chantier de 32,1% au premier semestre 2024, sous l’impulsion du Programme d’Aide Directe au Logement. Nous anticipons un retour solide du crédit à l’habitat dès 2025 », affirme AGR.

Parallèlement, les analystes d’AGR soulignent une orientation positive des activités de marché, soutenue par un cycle monétaire accommodant et une démocratisation accrue des produits de couverture pour les PME. De plus, la gestion optimisée des ressources, notamment via la progression des dépôts non rémunérés, améliore la structure des financements des banques cotées.

L’optimisation continue des coûts est également un facteur clé. Grâce à l’adoption croissante des plateformes digitales par les clients, le coefficient d’exploitation (COEX) pourrait s’améliorer de 5,7 points supplémentaires entre 2023 et 2026, passant de 47,3% à 41,7%. Cela devrait renforcer la rentabilité des établissements bancaires, qui continuent d’exceller dans la maîtrise de leurs coûts opérationnels.

Les performances du secteur bancaire sont déjà visibles au premier semestre 2024, avec une hausse significative de +13,2% du PNB agrégé, atteignant 45,7 milliards de dirhams. Cette dynamique est tirée par la marge d’intérêt, qui représente 60,4% du PNB, en augmentation de 4,8%. Les activités de marché, notamment dans les segments obligataire et de change, profitent également d’un environnement monétaire favorable, avec une croissance de 57,2%.

Les analystes prévoient maintenant une croissance des bénéfices de 13,5% par an, contre 8,3% précédemment. Cette révision à la hausse des prévisions de bénéfices laisse entrevoir des résultats records pour le secteur, avec des bénéfices devant dépasser les 22 milliards de dirhams d’ici 2026.

Le rapport met en lumière des performances variées au sein du secteur, mais globalement positives. Les trois grandes banques universelles – ATW Bank, BCP et BOA – affichent des croissances respectives de +16,6%, +9,4% et +14,3%, soutenues principalement par la forte performance des activités de marché. En revanche, des établissements comme BMCI et CDM profitent d’une solide rentabilité dans la marge d’intérêt. CIH Bank, nouvelle banque challenger, connaît une croissance exceptionnelle de +37,5%, tandis que CFG Bank, avec une politique axée sur le développement de ses activités, voit son PNB augmenter de 37,5%.

Un autre élément clé du rapport concerne la gestion des créances douteuses (CDR). Bien que ces derniers aient augmenté en raison des tensions géopolitiques et des défis économiques dans certaines régions d’Afrique, les banques cotées ont adopté une politique de provisionnement proactive. Par exemple, ATW Bank a amélioré son CDR malgré des provisions supplémentaires liées à la dégradation de la notation du Gabon.

En termes de valorisation, AGR prévoit une capitalisation boursière cible de 312 milliards de dirhams pour le secteur bancaire cotée, avec un potentiel d’appréciation de +13,0% au cours des 12 prochains mois. Le ratio P/E 2026E demeure « conservateur » à environ 14,0x, suggérant que le secteur pourrait offrir des opportunités intéressantes pour les investisseurs.

Le secteur bancaire marocain est bien positionné pour afficher des performances record dans les années à venir, soutenu par des fondamentaux solides, une gestion optimisée des coûts et une forte dynamique des activités de marché. Les banques cotées au Maroc poursuivent leur trajectoire de croissance soutenue, avec des prévisions de bénéfices revues à la hausse et un potentiel d’appréciation boursière attrayant pour les investisseurs. Les perspectives de croissance pour la période 2024-2026E demeurent optimistes, et le secteur devrait continuer à jouer un rôle clé dans l’économie marocaine.

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