Comme attendu, Horst Koehler (74 ans), ancien président allemand, a été désigné officiellement en tant qu’Envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara. L’annonce a été faite par le SG onusien, António Guterres, mercredi 16 août à New-York, apprend-on dans un communiqué.
Titulaire d’un doctorat en économie, Horst Koehler est un fin connaisseur de l’univers des finances. Il a occupé plusieurs postes durant sa carrière, notamment celui de directeur général pour la politique financière et les intérêts industriels fédéraux et celui de directeur général pour la monnaie et les crédits en Allemagne. En 1998, Horst Köhler va être propulsé aux commandes de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et au poste de directeur général du FMI en 2000.
Il faut dire que cette nomination survient après la démission de Christopher Ross qui a fait preuve d’impartialité dans la gestion de ce conflit artificiel, en voulant dicter la vision des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume. Le nouvel émissaire aura ainsi la charge de donner une nouvelle bouffée d’oxygène au processus de négociations informelles en stand-by depuis 2012, à cause de la rigidité des positions de l’autre partie et les mauvaises intentions de l’ancien médiateur qui a fait des pieds et des mains pour ressusciter le Plan Baker. De telles manœuvres ont d’ailleurs poussé Rabat à retirer la confiance placée en lui.
Ainsi, la nomination de Horst Koehler suscite de l’espoir pour faire aboutir ce dossier qui traine depuis longtemps, surtout qu’il est connu par des qualités telles e sens du relationnel et l’esprit de coopération. Or, la question qui s’impose est la suivante : Horst Koehler va-t-il mener à bien sa mission onusienne ?
Khalid Naciri, professeur de sciences politiques, souligne dans une déclaration à Al Bayane, qu’il faut espérer que «le nouvel émissaire soit au niveau de la mission délicate qui lui est confiée et qu’il puisse se comporter avec une vision circonstanciée et objective ». Et de souligner que «la mission d’un envoyé spécial est une mission de facilitation». Cela étant, Horst Koehler «devrait procéder en fonction de la doctrine avec laquelle le Conseil de sécurité gère le dossier du Sahara», explique-t-il. D’ailleurs, insiste-il, «le Royaume a déjà fixé le seuil des négociations et ce, dans le cadre de l’Initiative marocaine d’autonomie, point barre». En termes plus clairs, «pour le Maroc, il n’est pas concevable qu’on puisse aller au-delà. Il ya une unanimité nationale sur ce dossier», martèle-t-il.
Abondant dans le même ordre d’idées, Khalid Naciri rappelle que «le Conseil de sécurité a porté un regard bienveillant et une appréciation positive sur le plan de règlement proposé par le Maroc, basé sur l’Initiative d’autonomie et dans le cadre de la souveraineté marocaine».
«Il ne faut jamais oublier que le Conseil de sécurité a utilisé des éléments de langage spécifique pour le plan d’autonomie marocain, à savoir un plan crédible et sérieux», note notre interlocuteur.
Malheureusement, «l’approche de l’Algérie et du polisario ne prend pas en considération ces éléments de langage ; nous espérons que le nouvel émissaire puisse se conformer à la perception officielle du Conseil de sécurité», a conclu le professeur universitaire.
Khalid Darfaf