Pour Muriel Augry, «l’écriture n’est pas une échappatoire. C’est une complémentarité », a-t-elle confié jeudi dernier à Rabat lors d’une rencontre littéraire autour de son dernier recueil de poésie «Eclats de murmures» édité par Virgule Editions.
Essayiste, nouvelliste et poétesse, cette voyageuse entre la France, l’Italie et le Maroc a trouvé dans l’écriture poétique un lieu d’aveu, de révélation et de confessions. C’est en 1990 que l’auteur publie son premier essai intitulé «le cosmopolitisme» paru aux Editions Slaktine. L’auteur se déplace entre différents lieux et pays. Elle a rédigé des essais critiques sur la littérature romantique européenne et s’est spécialisée dans la littérature du voyage. Elle a réalisé un catalogue sur «Le voyage des femmes de lettres en Egypte au XIXe siècle». Des voyages et des rencontres qui nourrissent et enrichissent davantage ses inspirations et écrits. «Je suis personnellement entre un pays et un autre, entre une maison et une autre, un travail et un autre. Cela me fait du bien», a-t-elle souligne.
Muriel Augry se lance dans l’écriture sous toutes formes. Pour elle, chaque mot a un sens. Un poème a toujours quelque chose à dire. Pour la poétesse, le choix d’«Eclats de murmures » comme titre de son recueil est significatif. «Un titre bien réussi va donner vie à l’écrit et va refléter également ce qu’on souhaite dire». Selon l’auteure, l’idée du titre du recueil est latente. «Eclats de murmures est venu à la fin», a-t-elle confié. Un thème qui s’imposait, selon la poétesse. Dans la poésie, Muriel aime les oxymores et les oppositions. «Pour moi, murmure au début était plus important parce que j’avais envie de chuchoter et de suggérer des choses atténuées qui correspondaient à une forme de mon caractère. Le murmure pour moi est violent», poursuit-elle. Selon la poétesse, «le murmure peut par sa douceur faire autant de bruits qu’un fracas. Il y a une sonorité dans l’éclat. Le murmure est une confidence qui pourrait être aussi douloureuse», a-t-elle déclaré.
Amoureuse des mots, Muriel Augry tisse des liens poétiques avec la langue, communique et établit un dialogue entre son état d’âme et sa verve. «J’aime mes mots. Je réfléchis à ce que murmure veut dire ! Ma poésie est très visuelle. Je vois les sonorités», a-t-elle fait savoir.
Muriel Augry est directrice déléguée de l’institut français de Rabat et Kénitra.
Mohamed Nait Youssef