Comment tirer parti de la « force des entreprises » pour favoriser l’intégration de l’Afrique ? Telle est la problématique centrale à laquelle tentera de répondre le « Forum d’affaires » qui se tiendra, mardi à Kigali, en marge du Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), dédié à la zone de libre-échange continentale (ZLECA).
Ce forum, qui rassemblera chefs d’Etat, hauts responsables gouvernementaux et représentants du secteur privé et de la société civile africains ainsi que plusieurs organisations régionales et internationales, offre l’opportunité de débattre et d’échanger les vues sur la transformation économique du continent par le biais de l’investissement et du commerce.
La mise en place d’une zone de libre-échange continentale et les opportunités uniques d’expansion et de croissance qu’elle offre aux économies et aux industries africaines sera ainsi le sujet fédérateur qui focalisera les débats et les différentes interventions.
L’accent sera mis aussi sur la question de la libéralisation progressive des échanges commerciaux en Afrique dans les années à venir et les possibilités qu’elle offre aux opérateurs économiques du continent en termes de coopération.
Les travaux de ce forum s’articuleront autour de cinq panels de discussion de style Davos axés sur les moyens de développer les différents segments productifs de l’économie africaine pour stimuler les échanges et encourager l’investissement au sein de la future zone de libre-échange, la plus grande jamais créée depuis la mis en place de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La session plénière du Forum, qui verra la participation du président rwandais et de l’UA, Paule Kagame, débattra principalement, en présence notamment du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, des opportunités qu’offre la création d’un marché unique pour l’Afrique.
Cette session inaugurale du « Forum d’affaires » cédera, par la suite, la place à un premier panel qui examinera la façon dont la zone de libre-échange continentale peut aider les pays africains à relever leurs défis et à mettre à contribution leurs potentialités économiques pour asseoir une véritable politique d’industrialisation et de développement du continent.
L’industrialisation de l’Afrique et la capacité des pays du continent à développer leurs avantages concurrentiels et à favoriser la création de débouchés pour les produits fabriqués en Afrique seront également au menu de ce panel.
Les participants aborderont aussi la question de la diversification économique et sa capacité à favoriser l’émergence de solutions sur mesure pour l’industrialisation et le développement du continent.
De même, l’accent sera mis sur l’aptitude de la zone de libre-échange continentale à susciter des changements positifs et à accélérer le mouvement vers une marque « made in Africa » pour le continent africain.
Le Forum planchera en outre sur les moyens de tirer parti du secteur privé pour favoriser l’intégration de l’Afrique. Ce panel verra la participation des patrons des entreprises les plus performantes d’Afrique qui vont explorer avec les ministres et les chefs d’Etat et d’organisations internationales les moyens de travailler tous ensemble pour développer la zone de libre-échange continentale africaine.
L’association du secteur privé au débat n’est nullement fortuite. Sa contribution est fondamentale voire décisive car le succès de la future zone de libre-échange africaine dépend d’une collaboration étroite entre décideurs politiques et acteurs économiques.
Les participants devront en outre traiter des retombées de la mise en place d’une zone de libre échange continentale sur l’emploi et sur le développement économique et social avant d’engager une réflexion profonde sur les moyens de promouvoir la technologie, l’innovation et le commerce intra-africain.
Le dernier panel de ce Forum sera centré sur la problématique du financement du commerce intra-africain.
La zone de libre échange continentale africaine est un projet phare de l’Agenda 2063, la vision à long terme de l’UA pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique. Son aboutissement permettra de transformer l’avenir de millions d’Africains en renforçant les relations économiques et commerciales entre les pays du continent.
Avec un marché africain de plus de 1,2 milliard d’habitants et un produit intérieur brut (PIB) de 2.500 milliards de dollars, la ZLECA signifie, pour nombre d’experts, la prospérité et la fin de la pauvreté. Elle est aussi synonyme de création d’emplois pour les jeunes et de paix et de sécurité pour l’ensemble des populations du contient.
Par Mohammed Hamiddouche (MAP)