La société de bourse Crédit du Maroc Capital (CDMC) a publié une étude sur le secteur bancaire marocain où ils passent au crible les 8 banques de la place. Tour d’horizon de cette étude.
Premier constat, les créances brutes sur la clientèle ont continué leur croissance en s’établissant à 782,6 milliards de DH à fin 2017 soit une hausse de 3,7% par rapport à l’année précédente. En face, les dépôts de la clientèle ont accéléré, également, leur rythme de croissance en 2017 après la décélération observée auparavant. En effet, «la baisse des taux de marges d’intérêt a conduit les banques à prioriser les ressources non rémunérées et a tirer à la baisse les taux de rémunération des dépôts à terme. De ce fait, le poids des comptes à vue continue de se renforcer au détriment des comptes et des dépôts à terme» expliquent les analystes financiers de CDMC. Deuxième constat, l’encours global des dettes sur titres émises par les banques, constituées de titres de créance et de dettes subordonnées, affiche une hausse annuelle moyenne de +2,6% à 99,5 milliards de DH. «Les banques ont recours au marché de la dette au vu des conditions favorables des taux et ce afin de financer leur croissance», indiquent les analystes.
Attijariwafa Bank et BMCE jouissent des meilleures productivités par agences
L’étude note, par ailleurs, que BMCE arrive en tête du classement crédits/agences avec 166,8 millions de DH d’encours. Elle est suivie par société générale pour 162,4 millions de DH de crédits par agence. Au niveau des dépôts, Attijariwafa Bank enregistre la meilleure productivité pour 189,2 millions de DH par agence. BMCE arrive deuxième pour 185,3 millions de DH par agence. En gros, Attijariwafa Bank et BMCE jouissent, globalement, des meilleurs indicateurs de productivité par agences. À côté, le meilleur PNB/agence est réalisé par Attijariwafa Bank avec 9,7 millions de DH par agence, suivie de très près par Société générale qui produit 9,6 millions de DH par agence.
La BCP enregistre la meilleure productivité en termes de dépôts
Concernant la productivité des effectifs, BMCE arrive encore une fois en tête en termes de crédits, avec un ratio crédits/effectif remontant à 22,8 millions DH. En clair, un salarié de cette banque a rapporté plus de 22 millions de DH de crédits à son employeur en 2017. Au niveau des dépôts, en utilisant le même mode de calcul, la Banque populaire enregistre la meilleure productivité de 26,8 millions de DH à fin 2017. CIH est la moins productive avec 13,7 millions de DH.
CIH affiche le meilleur ratio de solvabilité
Pour CDMC, le passage des banques vers l’IFRS 9 devrait susciter un nouveau renforcement des fonds propres réglementaires des banques. Dans l’environnement actuel, c’est CIH qui affiche le meilleur ratio de solvabilité au titre de l’exercice 2017. Malgré cela, la banque a émis un emprunt obligataire subordonné, en avril 2018. L’objectif étant de favoriser le renforcement des fonds propres réglementaires actuels, financer son plan de développement et accompagner la dynamique de croissance de crédits distribués.
BMCI, la seule banque qui parvient à baisser le coefficient d’exploitation
En matière de coefficient d’exploitation qui permet de mesurer la part des gains réalisés par les banques au regard de leurs coûts fixes, BMCI est la seule banque qui parvient à baisser ses coefficient dans un contexte de régression du produit net bancaire. Pour leur part, AWB, BCP et CAM affichent les coefficients d’exploitation les plus faibles du panel. Alors que SG, AWB et CDM sont les banques qui augmentent le plus leurs coefficients entre 2016 et 2017.
Kaoutar Khennach