Le Wydad Casablancane tourne pas bien. Juste après l’élimination en Ligue des Champions d’Afrique par les Algériens de l’ES Sétif, le WAC a hypothéqué ses chances en Coupe arabe en étant accroché dans son fief au match «aller» par les Libyens d’Al Ahly (1-1).
En attendant un rachat en ce début de la compétition arabe, le WAC a donc payé cher son élimination plus ou moins attendue en Ligue des champions. Derrière cette élimination se trouve en grande partie une erreur monumentale, celle du contrat mal-étudié avec la technicien tunisien Faouzi Benzerti qui a abandonné le navire des Rouges en pleine compétition.
Donné favori dès le début pour défendre son titre au vu de la belle ossature des joueurs dont il dispose, des moyens mis à sa disposition… et de son grand public qui remplit toujours son rôle de 12e joueur, le WAC n’en a malheureusement pas su profiter de tous ses atouts. Il a fini par jeter l’éponge à une période décisive de la Champion’s League bien que ses adversaires étaient prenables, aussi bien ceux de la phase des poules qu’au niveau des quarts. Le WAC qui a dominé en terminant leader de son groupe, totalisant 12 points avec 3 victoires et autant de nuls, a subi la loi d’un adversaire algérien de l’ES Sétif qui s’est difficilement qualifié après avoir achevé en 2e place de sa poule. Pourtant, le WAC avait beaucoup de solutions pour continuer son aventure africaine, surtout qu’il jouait le match retour à la maison, match terminé sur un nul blanc après avoir perdu le premier épisode de ce duel maghrébin à Sétif sur la petite marge de (1-0).
Sur son sol, le WAC a dominé mais n’a pas pu gagner. Les joueurs qui ont pourtant fait preuve d’une bonne préparation surtout physique avec un rythme des plus relevés, ont tout simplement brillé par leur précipitation et leur manque de finition face à un adversaire, totalement replié en défense. Ce qui n’est pas du tout pardonnable pour le WAC qui a loupé la qualification face ces Sétifiens dirigés par un entraineur marocain, Rachid Taoussi, qui a su comment redonner confiance à ses joueurs. Surtout lorsqu’on sait que l’ESS a commencé la phase de poules avec un point arraché à domicile avant de se ressaisir par la suite et assurer la qualification au détriment d’un autre club marocain, le DHJ, pour terminer 2e derrière l’ogre TP Mazembe qui allait, lui aussi, connaitre le même sort en étant sorti par les Angolais Primeiro de Agosto.
Les dirigeants du WAC sont appelés à prendre les leçons qui s’imposent aussi bien sur le plan technique que celui de la gouvernance. Car, il n’est pas du tout permis au président du club de signer un contrat vague avec un entraineur tout en lui laissant le choix de partir du moment que son équipe nationale lui fait appel. Ce que Benzarti n’a pas tardé à faire laissant le WAC en pleine compétition africaine. Ce qui a bien sûr précipité l’instabilité technique des Rouges qui ne savent plus sur quel pied danser. Abdelhadi Sektioui sollicité pour remplir le vide a été pris comme bouc émissaire bien qu’il n’y est pour rien. Il a tout simplement fait ce qu’il a pu faire. Changer d’entraineur de la sorte c’est de l’improvisation dans un club sensé confirmer son statut de champion. Car les clubs qui se respectent font les meilleurs choix et dans les bons moments avec l’engagement d’entraineur suite à un contrat ficelé, bien précis et bien avant le départ de la saison. Ce qui est de nature à préparer l’équipe comme il faut et comme il se doit sur plusieurs volets technique, tactique, physique, psychique…
Maintenant, tout est chamboulé. Et non seulement ça. On parle également du désordre si ce n’est l’anarchie au sein de certains joueurs indisciplinés, des joueurs qui ne respectent pas leur entraineur et ses choix technico-tactiques alors que d’autres joueurs se sont déjà endormis en se croyant que personne ne peut les remplacer.
Voilà une des plus mauvaises situations pour le WAC qui risquerait encore gros sur le plan des résultats mais aussi sur celui des finances.
La sortie de la Champions League a coûtéaux Rouges la perte d’une grosse rentrée d’argent. Environ 20 MDH a été dilapidé en raison de sa sortie « prématurée » de la compétition africaine. En cas d’élimination précoce en Coupe arabe, le WAC se privera d’un montant comptant pour le double, sachant bien que la somme réservée au vainqueur du titre est de 50 MDH, une somme qui baissera à 20,5 MDH pour le deuxième, et 15 MDH pour le troisième. Le WAC, risque de se contenter d’une simple prime de participation estimée à 250.000 DH.
A qui incombe la faute… aux dirigeants bien sûr et surtout au président Saïd Naciri qui doit assumer et s’assumer.
Rachid Lebchir