Notre pays se lance résolument dans la recherche de son nouveau modèle de développement. Celui qu’il «rabâche» à présent semble être vétuste et obsolète. Il soupire ses ultimes soubresauts avant de rendre l’âme.
Un cycle de croissance convulse, après avoir révélé ses incapacités à faire face aux nouveaux enjeux d’une nation condamnée à poursuivre son bonhomme de chemin de l’édification de sa jeune démocratie. De profondes mutations se sont opérées dans les méandres de l’évolution sociétale sans que l’on ne puisse être à leur diapason. Le Maroc est en pleine phase de sa propre mue!
Depuis le discours royal qui paraît vivifier davantage le débat autour de cette nouvelle épreuve, on s’y met à brides abattues pour enfanter une vision claire et édifiante en vue, au moins, de la prochaine décennie. La rencontre tenue récemment à Skhirat par le département de l’économie et des finances et à laquelle était convié un parterre de formations politiques, annonçait déjà la couleur.
L’échange se focalisait essentiellement sur les idées et les approches, sans clivages politiciens ni attributs réducteurs. L’élaboration d’une vision collective anime et interpelle les entités politiques, toutes tendances confondues. Il y va de l’intérêt de toute une Nation endolorie!
Quand on disait que le présent modèle agonisait, ce n’est surtout pas l’état général du pays qui démentirait ce constat. Rien ne va plus, depuis que la crise gangrène à grands pas, dans les divers secteurs. La petite et la moyenne entreprise ne parviennent pas à joindre les deux bouts. Les couches démunies accusent rudement les affres de la vie quotidienne.
Les disparités sociales et territoriales s’aggravent au fil des jours. Entre temps, la classe politique sombre dans une vacance amère, depuis que le Pouvoir s’entête à s’y prendre seul, derrière le bouclier de ses forces de l’ordre. La rente, le monopole, la dépravation, la corruption sont légion, dans la connivence et l’impunité les plus confirmées…
Où va donc ce pays qui prétend se hisser au rang de l’émergence, sinon au gouffre et à la dérive ? Alors qu’un «modeste» pays comme le Rwanda, à titre indicatif, donne l’exemple de l’essor plausible, à plus d’un titre! On n’a alors plus le droit de récidiver dans l’entêtement fatal. Le chemin de la refonte est déblayé et balisé par la plus Haute Autorité du pays : un nouveau modèle de développement s’impose. Il serait décliné sur des fondements fixés et concertés par ce qui a toujours fait notre force, dans les moments les plus criards, à savoir le consensus.
Il s’articulera inévitablement d’abord sur la valorisation et la réhabilitation de l’action politique pour lui permettre de recouvrer la confiance et la crédibilité auprès du peuple, profondément jeté dans le marasme du doute et de l’amalgame.