Ça cafouille! Un peu de partout à tel point que l’on ne sait pas par où commencer. Cette affaire de «facturation électronique» qui révèle les contradictions de notre société où «le marocain riche reste un mauvais payeur d’impôt». Le numérique, arrivant à grand pas par les registres, l’accumulation des données et leur traitement, permet d’assurer un recouvrement plus efficace.
Cela n’est pas du goût de tout le monde. Et pour se protéger, les gros n’ont rien trouvé de mieux que l’amalgame pour faire bouger les petits. Cela aurait dû être intelligemment évité si la pédagogie avait accompagné, depuis 2014, «la maturation du système d’information et de collectes de données» et son utilisation pour assurer un meilleur recouvrement.
Le comportement de dépenses des contribuables a servi dans les contrôles et a sévi dans les redressements. Dans le zèle d’aller encore plus loin, le comportement des dépenses des contribuables avait été pris en considération pour enregistrer le lendemain un recul. Espérons que la pratique de «la politique de la patate chaude» ne va pas «mettre sous le tapis» l’obligation fiscale de tout un chacun. Comme personne ne peut être avec la fraude et la dissimulation, l’informel devra autant intéresser la Direction Générale des Impôts. La pratique de l’informel, le noir, est à l’origine de la tartuferie fiscale.
La réglementation des métiers et des arts doit suivre «la maturité fiscale» comme celle des prix et des salaires. La mise en œuvre de normes professionnelles dans tous les domaines de l’activité humaine permettra la clarification contre la forfanterie, le charlatanisme et le bluff. Les prix à la consommation et le coût des services devront concourir à assurer le bienêtre de la population en lui garantissant un pouvoir d’achat conséquent en relation avec les salaires et après soustraction des impôts et toutes autres déductions légales.
Dans l’attente, le service public se dégrade et la politique sociale ne répond plus aux attentes de la population et à sa protection. L’endettement s’aggrave et les bijoux de famille sont mis en vente. Plus la polémique gonfle plus le cafouillage est apparent.
L’usage de la lettre explicative est pratiqué entre ministres d’un même gouvernement et entre les ministres et le Chef du gouvernement. La plèbe est prise à témoin de ce pugilat verbal alors que les autorités responsables rassurent les créanciers du FMI de leur conviction de poursuivre l’exécution de l’agenda précédemment fixé.
Cette correspondance adressée au FMI par le Ministre de l’Economie et des Finances et le Wali de Bank Al Maghrib qui certifie la conformité de l’économie nationale aux «exigences» de l’institution monétaire dont nous sommes membres et actionnaires. La représentation parlementaire n’a qu’à suivre et la population n’a qu’à subir les conséquences du néolibéralisme imposé. Ce qui permet au FMI de titiller sur la flexibilité du dirham avec le renouvellement de la «ligne de précaution et de liquidité».
Il faut dire que l’amélioration du recouvrement des impôts et autres décisions de la stratégie fiscale qui sera débattue début 2019 (!) figurent bien dans cette lettre. La réduction des disparités sociales et spatiales est citée en tant qu’objectif sans pour autant qu’elle soit l’objet de propositions concrètes comme en ce qui concerne l’alignement de la TVA, la baisse des impôts sur les sociétés et l’augmentation des taxes foncières. A chacun d’assumer la responsabilité qui lui revient.
Cafouillages un peu partout, au Royaume Uni avec le Brexit, en France avec le Grand débat national, au Venezuela avec l’auto-proclamation de Juan Guaidó, aux Etats Unis avec le Shutdown… Cafouillage, dérapage, ratage… des mots qui, ici et ailleurs, ne doivent pas se mettre au pluriel.