Le PPS vient d’annoncer sa décision de quitter le gouvernement. Son instance suprême valide son départ, non sans frictions. L’accouchement rude de cette position décisive, enfantée par la majorité écrasante de ses militants au bout de leur patience, s’accomplissait en toute conscience.
Cruellement lassé par les déchéances chroniques d’un exécutif amorphe, le parti du livre claque la porte pour aller respirer de l’air ailleurs. Après plus de deux décennies d’abnégations à souhait, sans aucun répit ni relâche, ce parti politique décide de se refaire peau neuve, dans le sillage naturel de la mue biologique de formations politiques pour se remettre en question et se ressaisir en sérénité.
Il s’en va alors là où il avait séjourné plus de cinq décennies, au creux des ères les plus féroces de son parcours. Il y mettra aussi du cœur et du métier, toujours au service des hautes causes du Peuple et de la Nation. Il s’y adaptera si rapidement et pleinement comme un poisson dans l’eau pour produire les mêmes valeurs et vertus auxquelles il s’était constamment identifié depuis sa création bien au début des années 40 du siècle écoulé.Ce serait, sans nul doute, une opportunité pour se raffermir les rangs et se ragaillardir les idées, dans la proximité et le côtoiement du pouls social.
Durant tous ces ans aux commandes des affaires publiques, le PPS s’était attelé, corps et âme, à se montrer si généreux en intérêt général qu’il s’est peut-être, «désintéressé » en sa propre occupation partisane.
Il va sans dire qu’aujourd’hui, faut-il bien le rappeler, un grand «ménage» devrait se faire en interne, afin de revigorer toutes ses énergies intrinsèques. Son rayonnement politique qui a toujours fait de lui une force créative et agissante est souvent «sous épaulée» par une réelle dynamique organisationnelle, à même de fortifier cette éclosion politique, au niveau de son impact quantitatif.
Ce retrait serait également une occasion de se préoccuper davantage des conditions de refonte de la gauche marocaine dont le tiraillement fratricide aurait causé, à coup sûr, de profonds dégâts. De même, le resserrement des forces nationales et démocratiques tarde à s’illustrer dans le concret.Il est alors vrai que ces exigences unionistes n’ont pas encore mûri pour l’heure, en raison des assauts répressifs du Pouvoir et des querelles intestines en leur sein.
Cependant, il s’avère peut-être opportun de s’y pencher sérieusement à petits trots, sans restriction ni exclusive. Il n’y a pas d’autre issue salvatrice que de réunir tout ce beau monde autour d’un large débat national, sérieux et fécond, en vue de contribuer de concert à mettre le pays vers la sortie du tunnel! En tout cas, c’est le vœu le plus ardent du PPS qui a de tout temps, émaillé et taraudé ses convictions!