Des écrivains à l’heure du Covid-19
« Pour tout écrivain, le confinement est une aubaine. L’isolement et la solitude sont les frères jumeaux de l’écriture. La seule différence entre ce que vit un écrivain en temps normal et ces temps du Coronavirus, c’est que l’isolement est obligatoire alors qu’il est habituellement consenti, programmé.
Je pense qu’il faut distinguer entre deux types d’écrivains : ceux qui vivent seuls et ceux qui vivent en famille. Il va sans dire que le confinement pour les premiers est une chance supplémentaire qu’il faut saisir, alors que pour les seconds, c’est une contrainte qui s’ajoute.
Dans mon cas, par exemple, je disposais d’un appartement où je travaillais seul. Maintenant que je suis confiné avec ma famille, il m’a fallu que je me réserve un lieu de confinement dans le confinement. C’est-à-dire, trouver un espace d’isolement dans l’appartement et le créneau qui permet le silence et la concentration.
Autant dire que c’est très compliqué. Il ne me reste alors que la nuit, après que ma femme et mes enfants rejoignent les bras de Morphée. Pour être franc, cela ne m’a pas vraiment posé de problèmes. Je suis de nature nocturne et pratiquement tous mes livres ont été conçus au-delà de minuit.
La vraie question que je me pose, c’est à quel point cette surdose d’informations sur le Coronavirus, cette psychose qui s’est installée, ce changement radical dans nos habitudes vont influer sur la vision de chaque écrivain sur le monde, sur sa personne, sur son écriture. Je reste curieux et impatient de découvrir le résultat».