L’«oeilisme» de Siminiuc Mouline s’invite à la galerie de Bab El Kébir

La galerie de Bab El Kébir de Rabat accueille jusqu’au 5 août une exposition collective de quatre artistes. Cette exposition organisée en marge des activités de la 6e édition du festival international  des arts  et  de la Culture «Eté des oudayas» rend hommage à la Roumanie à travers les toiles de l’artiste Siminiuc Mouline Radia. Issue de Iasi, cité culturelle de la Roumanie, Sminiuc a trouvé dans son «oeilisme» un instrument pour communiquer avec l’autre et l’attirer à son univers coloré et peuplé de sens et signes.

«J’ai commencé à dessiner des yeux. D’ailleurs, j’ai un tableau qui s’appele «la chance»  où on aperçoit des yeux qui tombent. L’inspiration de mes œuvres vient toute seule ; émane du cœur et de la tête. J’exprime  tout  à  travers l’œil », expliquait  l’artiste devant  l’une de ses œuvres lors du  vernissage de l’exposition qui a  eu  lieu  le 27 juillet dernier.

Si Siminiuc peint, elle écrit aussi. Mais la peinture constitue le moyen idéal pour  révéler librement ses émotions et ses douleurs les plus profondes. «A travers la poésie j’écris ce que je ressens ; chaque tableau reflète mes émotions, mes états d’âme», confie t-elle. Et d’ajouter : «c’est dans la douleur que l’acte créatif voit le jour. Quand je me sens triste, je travaille avec des couleurs trop fortes. Je ne choisis pas les couleurs, mais elles viennent spontanément et harmonieusement sur la toile».

Le Maroc avec ses lumières et ses couleurs fascinantes et sa chaleur inspirent Sminiuc. «Le Maroc m’inspire. L’amour, l’espoir, la lumière et les couleurs sont mes matériaux de travail», révèle t-elle.

A l’intérieur de la galerie de Bab El Kébir, le visiteur peut apprécier des œuvres exposées sur les cimaises ou encore des installations représentant la société moderne. On trouve des poupées, des objets en plastique, des sculpteurs qui invitent à réfléchir et à questionner l’humain. Yassine Cherkaoui, artiste peintre en herbe a également pris part à cette exposition. Ses œuvres constituent un lieu de réflexion sur le rapport à l’autre, «ce moi qui n’est pas moi», disait un existentialiste.

 «Dans mes travaux, je m’adresse à l’autre. C’est un voyage à sa rencontre. C’est un travail sur le corps féminin à travers la matière et la couleur», nous confie l’artiste. Ce sont ainsi des corps que le méditant peut voir à travers un œil sensible, désireux, spirituel et même conflictuel.  « J’essaye de donner à la femme une part importante dans mes travaux », poursuit-il. En revanche le but, selon lui, ne  se limite pas à réduire  la femme à un corps, mais au  contraire à dire également que c’est une  âme, un noyau  de l’existence et  de la société, une énergie. Yassine Cherkaoui a choisi de faire de l’abstrait, un jardin de ses aveux, voire un lieu d’extériorisation par excellence. «L’abstrait est un style qui bat en brèche cette vie machinale et répétitive. C’est une issue pour moi, une soupape pour m’échapper des règles et des entraves», conclut-il.

Mohamed Nait Youssef

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