Abdellah Zahraoui passe le tambourin à gauche!

Mohamed Nait Youssef

Les mains invisibles de la mort continuent de cueillir les âmes des artistes. En effet, Abdellah Zahraoui, le fameux parolier et tambourinaire, a rendu l’âme samedi 13 septembre. Il avait 70 ans.

En fait, qui dit Abdellah Zahraoui, dit la diva à la voix majestueuse; Hadda Ouaaki. Deux artistes, un long parcours artistique qui résiste encore et toujours aux vents et marées de l’oubli. Incontestablement, les ‘’inespérables’’ ont formé depuis les années 80 un duo mythique ayant sillonné les quatre coins du pays à la rencontre de leur public des différentes générations et couches sociales confondues. A vrai dire, Abdellah Zahraoui n’était pas un simple parolier mais un  vrai poète qui mêlait la puissance du verbe à la joie du rythme et l’harmonie de la musicalité.

«Artistiquement parlant, l’évocation du nom de Hadda Ouaakki appelle le patronyme de Zahraoui Abdellah et vice versa. C’était lui qui a donné un nouvel élan à la diva, susmentionnée, en tant qu’artiste indépendante après qu’elle s’est libérée de sa subordination à son mentor. C’était, également, grâce à son intelligence et à sa clairvoyance que notre star a connu une grande notoriété… et l’histoire témoigne et témoignera qu’ensemble, ces deux artistes hors pair, ont su, involontairement, laisser leurs empreintes dans le registre officiel de la chanson amazighe et celle du chant arabe marocain populaire depuis 1981», peut on lire dans le livre de Abdelmalek Hamzaoui, ‘’les Inoubliables’’. Et d’ajouter: «Ils étaient complémentaires l’un pour l’autre durant une période qui s’est étalée sur presque quatre décennies : un âge d’or plein de création et de production.

Né en 1950 à Moulay Driss Zerhoun, le défunt a trouvé dans la nature son refuge et dans les chants et la poésie amazighs sa propre demeure…immortelle  et éternelle. Il était berger certes, mais la beauté  des paysages et des visages a sculpté son imaginaire créatif et verve de poète.

«Le parolier et tambourine de l’artiste amazighe Hadda Ouakki, A.Zahrawi nous a quittés ce matin à 03 heures du matin. Les deux artistes ont chanté ensemble durant plus de quatre décennies et nous ont légués un patrimoine poético-musical qui a bercé notre jeunesse», écrivait  le poète et chercheur Moha Moukhlis sur le regretté.

Modeste et  discret, Abdellah Zehraoui a tout donné à son art, à ses amitiés, mais aussi et surtout aux chants et  à la poésie  amazighs. Sa mort, est une grande perte pour la scène artistique nationale.

«Abdellah Zehraoui, parolier de la grande artiste Hadda Ouakki a rendu l’âme hier dans la nuit. Il avait participé au tournage de Tassanou Tayrinou aux côtés de Hadda.  Que la terre te soit légère», c’est avec ces mots que le réalisateur Kamal Hachkar avait rendu hommage à la mémoire du défunt.

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