À quand la reconnaissance de «Yennayer» comme fête nationale et jour férié?

Mohamed Nait Youssef

Une revendication légitime, voire historique. En effet, les acteurs, le tissu associatif amazighs et la classe politique marocaine appellent à la reconnaissance de «Yennayer» comme fête nationale et jour férié.

Célébrée chaque 13 janvier, dans la joie et l’allégresse, cette date importante dans le calendrier annuel des amazighs d’ici et d’ailleurs est un moment fort de l’année pour dresser le bilan de l’amazigh dans les différents domaines de la vie publique, à savoir législatif, médiatique, pédagogique, culturel et institutionnel…, mais aussi et surtout renouer avec les valeurs culturelles et identitaires liées à cette tradition ancestrale et ancrée dans l’Histoire. Depuis quelques années, des voix s’élèvent pour reconnaitre le nouvel An amazigh comme jour férié, chômé et payé vu sa portée à la fois symbolique, historique et civilisationnelle. Mais, l’attente se fait longue !

Cette année, comme le veut la tradition, et malgré la situation sanitaire mondiale et les mesures qui vont avec, les amazighs n’ont pas manqué ce rendez-vous en le fêtant soit en famille ou encore sur les réseaux sociaux ou les différentes plateformes digitales. Des soirées artistiques, des conférences et des débats sur l’amazighe ont meublé la toile. 

Une tradition millénaire…

La célébration de «Yennayer» ne date pas d’aujourd’hui. En revanche, elle est très ancienne où chaque région soit amazighophone et arabophone la célèbre selon des rituels, des traditions, des us et des coutumes différents. Au fil des années,  «iD n innayr», fête d’origine agraire, est sortie ainsi de ses espaces intimes pour s’ouvrir sur l’espace public, sur le monde.  Aujourd’hui, les médias, les réseaux sociaux et l’ensemble de la société s’y intéressent.

La preuve ? Ces dernières années, un intérêt sans précédent est accordé par les différentes composantes de la société civile et certains partis politiques  à cette tradition revendiquant ce jour comme fête nationale.

Par ailleurs, les traditions de cette fête sont enracinées dans les terres profondes de l’Afrique du Nord. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’on y trouve des appellations différentes selon le territoire ainsi que la spécificité de chaque région entre autres « hagouza », « iD n usggas » (la nuit de l’année) ou encore « tabburt n usggas » (en Kabylie).

«Yennayer» qui nous rappelle cet attachement à la terre, à la nature, à l’humain, à l’entraide ; est commémorée en famille, dans une atmosphère conviviale et chaleureuse autour d’un couscous aux sept légumes, « Tagoula » ou encore le bouillie…selon le rituel de chaque région.

De nos jours, fêter le nouvel an Amazigh est désormais non seulement un rite annuel ou une simple tradition inventée, mais  un événement marquant où les amazighs affirment cette prise de conscience identitaire.

Pour la petite histoire, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, les sciences et la culture (UNESCO) avait classé le nouvel an amazigh au patrimoine immatériel universel et tradition ancestrale, aux côtés de l’alphabet tifinagh et du couscous.  Malgré les déboires qui ont hanté les esprits en 2970, le Nouvel an amazigh 2971 sera également une année des espoirs.  Asgass Amaynou à toutes et à tous !

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