Abdelmajid Sebbata est l’une des jeunes voix littéraires marocaines montantes. Le lecteur marocain l’avait découvert à travers son roman ‘’L’heure 00.00’’ paru au centre culturel arabe en 2017, et qui a eu le Prix du Maroc du Livre pour l’année 2018. Abdelmajid Sebbata est aussi traducteur. Il a traduit entre autres ‘’Un avion sans elle’’ de Michel Bussi paru centre culturel arabe et une autre traduction ‘’N’oublier jamais’’ du même auteur qui verra le jour prochainement.
On l’avait rencontré en marge de la 25e édition du Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL) où il avait participé à un débat sur la question de la littérature. «C’est ma cinquième participation au SIEL. J’essaie à chaque fois de prendre part à cette messe livresque en rendant visite les stands des éditeurs pour découvrir les nouvelles publications marocaines, arabes et internationales. C’est désormais un rite annuel», a-t-il dit. Doucement, mais sereinement, le jeune écrivain trace son chemin dans le domaine de l’écriture et de la littérature. «Mon roman ‘’L’heure 00.00’’ paru au centre culturel arabe en 2017 a décroché le prix du Maroc pour le livre en 2018. Cette consécration est un hommage non seulement à Abdelmajid Sebbata, mais à tous les jeunes écrivains marocains qui cherchent à s’imposer dans la scène littéraire nationale.
Ce prix est une motivation pour les jeunes plumes afin de creuser et de tracer leurs chemins dans le monde de la création littéraire, poétique et romanesque.», a-t-il ajouté. Aujourd’hui, le paysage littéraire marocain connait une véritable dynamique qui œuvre pour l’enrichissement de la bibliothèque littéraire marocaine en présentant des textes et des livres de grande qualité confirmant la présence marocaine forte à l’international, a-t-il affirmé.
Or, il faut les critiques et les lecteurs marocains aient la confiance en jeunes plumes qui puisent dans des univers et des expériences littéraires différentes, tout en se basant sur des nouvelles techniques et des visions du monde différentes, a-t-il fait savoir. «J’espère aussi que les auteurs puissent bâtir des ponts entre les différentes générations d’écrivains surtout entre les pionniers et les jeunes écrivains», poursuit- il. Sur la place du «roman marocain» dans le paysage littéraire arabe, le jeune écrivain estime que le romancier marocain a pu avoir une place importante dans la scène littéraire arabe, notamment à travers les prix qui ont joué un rôle majeur dans le rayonnement des écrits et des livres marocains. Aujourd’hui, a-t-il indiqué, un bon nombre d’écrivains marocains se sont vus figurer sur les longues et les courtes listes de nombreux prix littéraires arabes connus.
Et d’ajouter : « il y en a certains qui ont décroché des prix ces trois ou quatre dernières années. Ce qui explique bien entendu l’évolution de la littérature marocaine. Ces prix ont contribué d’une manière et d’une autre au développement des techniques d’écriture, les sujets et les thèmes traités. Mais, en revanche, cette course pour les prix a donné naissance à ce que nous pourrons appeler «les écrivains des prix» c’est-à-dire que parfois on y trouve des prix qui exigent des critères bien précis dont certains écrivains en profitent pour écrire en fonction ses critères…chose négative qui tue l’idée de la créativité parce qu’elle bien évidement liée à la liberté et qui sort de l’inhabituel et du jamais vu», a-t-il expliqué. En gros, les prix ont beaucoup aidé les écrivains marocains dans le rayaunement de leurs œuvres et ils ont versé un nouveau sang dans les veines de la littérature marocaine, a-t-il dit.
En outre, les questions du choix de la maison d’édition, de la distribution et de la diffusion hantent les écrivains marocains dont beaucoup optent pour l’édition au-delà des frontières marocaines.
«En vérité, il y a une grande différence entre l’édition à l’international et celle dans le monde arabe. Dans ce dernier, il y a également une différence entre l’éditeur marocain et les éditeurs arabes qui ont une grande expérience en la matière notamment les éditeurs libanais. Certes, le bon nombre d’écrivains marocains recourent aux maisons d’éditions arabes. Car l’écrivain marocain se trouve dans l’obligation de publier en dehors des frontières marocaines pour plusieurs raisons à savoir la qualité de l’impression, la force des maisons éditions dans le marché qui garantissent plus de diffusion et de distribution du livre dans les territoires arabes», a-t-il souligné. En effet l’écrivain marocain, granite au moins, selon ses dires, que son livre va être diffusé et être présent dans les différents salons et sur les listes des prix littéraires.
A cela se rajoute, les contrats entre l’écrivain et la maison d’édition qui respectent les clauses du contrat et les droits de l’auteur. Mais attention, rappelle-t-il, cela ne dit pas que toutes les maisons d’éditions marocaines sont mauvaises parce qu’il y en a, selon lui, celles qui sont sérieuses et professionnelles. «Mon roman ‘’l’heure 00.00’’ puisqu’il est édité chez le centre culturel arabe, il a été visible dans les salons arabes. La question de la diffusion est très importante aussi», conclut-il. Il est à rappeler qu’une nouvelle traduction du roman ‘’N’oublier jamais’’ de Michel Bussi assurée par Abdelmajid Sebbata sortira prochainement.
Mohamed Nait Youssef