Addis-Abeba : D’un symbole, l’autre

C’est à une majorité confortable, et malgré des manœuvres hostiles jusqu’à la dernière minute, que le Maroc a scellé son retour au sein de l’Union africaine. La grande salle de conférences Nelson Mandela qui a abrité les débats de chefs d’Etat africains a ainsi vu le triomphe de la sagesse et le succès couronner des efforts diplomatiques et politiques constants menés par S.M le Roi.

Des efforts multiformes illustrés par plus de 40 voyages du Souverain dans différents pays du continent. Et c’est la capitale éthiopienne qui voit se concrétiser positivement ces efforts ; la même capitale que le hasard a voulu que ce soit celle-là même qui avait vu le Maroc se retirer de l‘instance africaine pour protester contre la décision scandaleuse d’accueillir une entité fantoche. Aujourd’hui, Addis-Abeba 2017 corrige Addis-Abeba 1984. Tout un symbole.

Un retour qui a été l’événement majeur de cette session historique : aussi bien dans les entretiens  en tête à tête de S. M Le Roi avec ses confrères africains qu’au cours du dîner royal offert en l’honneur des dirigeants africains en présence du S.G de l‘ONU… un seul sujet animait les discussions et conversations,
le retour parmi les siens de cette grande nation africaine qu’est le Maroc.

Les tentatives menées publiquement dans les coulisses, pour entraver ces retrouvailles dont celles quasi pathologiques de l’ancienne commissaire aux affaires politiques, n’ont abouti qu’à ridiculiser leurs auteurs et les acculer à afficher leur dénigrement haineux et qui ont fini par se retirer vaincus. La réplique du nouveau président de l’UA pour 2017, M. Alpha Kondé, a très bien résumé la situation en interpellant les détracteurs du retour du Maroc: «Vous réclamez la démocratie ? Et bien la démocratie veut le retour du Maroc».

Certes, des journalistes et des analystes ne manquent pas de faire le lien entre ce retour du Maroc au sein de l’UA et les perspectives de l’évolution du dossier de nos provinces méridionales en tenant compte des manœuvres du camp adverses. Il n’empêche que ce retour instaure une nouvelle donne de nature stratégique qui vient intégrer une démarche globale menée par le Maroc à tous les échelons de ses échanges avec les pays frères. Les relations bilatérales fructueuses, dans la logique gagnant-gagnant, initiées avec toutes les zones de notre continent et couvrant aussi bien le matériel que l’immatériel, l’économique et le spirituel… sont de nature à asseoir la défense du dossier de notre intégrité territoriale sur des bases saines. Une action qui va trouver son prolongement au sein des instances institutionnelles de l’UA; ce qui suppose relancer notre diplomatie dans des actions de longue durée, perspicaces, intelligentes et faisant attention à l’infime complexité des relations humaines et politiques. Ne rien laisser au hasard et à l’improvisation.

En somme, être au diapason des mutations que connaît notre continent. Un continent qui bouge dans le bon sens ; qui prend conscience des atouts qui lui donnent un nouveau positionnement dans la géopolitique internationale. Nous sommes heureux de constater que le Maroc retrouve les instances de l’U.A pour apporter une valeur ajoutée positive dans la complexité du monde d’aujourd’hui où les questions de développement s’ouvrent sur d’autres sujets stratégiques comme ceux de la sécurité, de la lutte contre la criminalité transfrontières, de l’immigration et de l’accueil des réfugiés. Sur tous ces aspects sensibles et cruciaux, le Maroc a accumulé de l’expérience à mettre au service de la stabilité et du développement de notre continent. C’est à notre diplomatie d’être à la hauteur de la nouvelle donne et de rester plus mobilisée, car Addis-Abeba 2017 n’est pas une finalité en soi, les hostilités ne vont pas cesser pour autant, mais un nouveau départ pour de perspectives prometteuses.

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