Il nous a quittés à la fleur de l’âge en dépit de ses 50 ans révolus et malgré une vie professionnelle qui approchait le quart de siècle.
Il nous a quittés à jamais nous laissant tout de même un legs inestimable matérialisé par son apport fécond qui a fait du PPS un parti à la fois fidèle aux principes et ouvert sur son environnement.
En cet anniversaire, le premier du nouveau millénaire, alors que notre pays et notre parti affrontent les aléas des mutations profondes qui bouleversent le monde qui battent en brèche tous les dogmes érigé en certitudes, il n’est pas superflu de faire appel à la mémoire de Aziz Belal pour que tout un chacun puisse un tant soit peu s’en inspirer, en ces temps de frénésie intellectuelle.
Aziz Belal, le grand Aziz Belal, dont la pensée n’avait d’égal que l’immensité de son engagement au service de son peuple et de son parti, était et demeurera l’exemple personnifié de l’intellectuel militant qui consacre sa vie à éclairer le chemin sinueux du développement, du progrès, de la modernité …et de l’humanisme.
Car Aziz Belal n’était pas qu’un savant, un penseur, un chercheur et un leader, il était tout cela à la fois, doublé d’un homme généreux, attentif à son vis-à-vis, plein d’humilité et de modestie, lui, qui a formé des générations entières sans jamais prétendre, détenir la vérité absolue.
Malgré son immense talent et sa notoriété reconnue, il avait su garder les pieds sur terre et ne jamais se permettre dominer ses interlocuteurs auxquels il accordait toute l’attention requise pour signifier le respect qu’il leur porte, indépendamment de leur point de vue ou de leur amplitude, ce qui ne l’empêchait pas de disposer d’un pouvoir de persuasion consécutif à une faculté profonde de communication et de communion.
A l’heure où les tressaillements tous azimuts de certains prétendent vouloir régenter le monde médiatico-politique en prodiguant des leçons aux uns et aux autres comme s’ils avaient la science infuse, sans égard pour les efforts déployés par les acteurs en présence, il est bon de rappeler la nécessité de s’imprégner d’un minimum de relativisme pour tous ceux qui ont tendance à s’ériger en donneur de leçons.
Car, il faut le reconnaître, la modestie, l’humilité et l’estime de l’autre sont des qualités qui ont tendance à se raréfier au point de créer un phénomène de rejets vis-à-vis de l’intellectuel isolé dans sa tour d’ivoire et enfermé dans ses certitudes.
Raison de plus pour méditer profondément, en ce jour anniversaire de la mort tragique de notre regretté Aziz Belal, sur le travail à effectuer au niveau de l’application de l’intellectuel pour se mettre au service de la société qui l’a secrété, tout en se gardant de chercher à planer au dessus d’elle, loin des attaches avec le peuple. Parce que l’intellectuel militant, tel que le fut Aziz Belal doit rester constamment à l’écoute des citoyennes et des citoyens, pour saisir les vibrations et laver expression et être en mesure d’accompagner son évolution en parfaite symbiose, avec comme objectif de créer et de renforcer le courant d’échange indispensable au raffermissement des lien.
Notre pays traverse une période très délicate de son histoire caractérisée par un fléchissement périlleux des valeurs au profit des seuls paramètres mercantiles que glorifie le libéralisme rampant, dont les cibles préférées sont justement constituées par les élites intellectuelles, soumises aux manipulations savamment entretenues par le sphères du pouvoir médiatico-politique, au point de faire perdre toute notion de pondération et l’esprit critique.
Aziz Belal, nous indique qu’il est possible de transcender ces pièges qui tendent à distiller le parfum de l’inaliénation destiné à aseptiser la frange de la société appelée à conduire l’œuvre de changement.