- Rétablir la confiance du citoyen dans le système de santé du pays
- Renforcer l’hôpital public par son autonomisation
Tous les efforts déployés dans le cadre de la remise à niveau du secteur de la santé ont pour but majeur de rétablir la confiance des citoyens dans le système de santé du pays et en sa capacité de répondre à leurs besoins et attentes, a affirmé Anass Doukkali.
Le ministre de la santé était l’invité, mardi soir au siège national du Parti du progrès et du socialisme à Rabat, de la Coordination régionale du secteur de la santé du parti dans la Région Rabat-Salé-Kénitra.
Le ministre, qui était entouré du coordinateur des secteurs sociaux du parti, Driss Redouani et de la coordinatrice régionale de Rabat-Salé-Kénitra, Assarag Bouchra, a fait savoir devant une assistance nombreuse de militants, d’invités et de cadres venus de toutes les régions du pays, que la santé est un secteur à caractère social par excellence dont l’impact se fait ressentir de manière directe sur la société. C’est pourquoi, il est nécessaire de sauvegarder l’hôpital public de la dévalorisation pour lui éviter le sort subi par l’école publique en lui accordant plus d’autonomie, de personnel et de moyens matériels et techniques pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans le redressement de la situation, a-t-il recommandé.
Le Parti du progrès et du socialisme, qui participe aux gouvernements qui se sont succédé dans le pays durant les 20 dernières années, assume dans l’actuel gouvernement la responsabilité de gestion du secteur de la santé qui préoccupe au plus haut point la santé de la population, sachant que le PPS porte dans son projet social toutes les préoccupations, attentes et aspirations des habitants et en premier lieu des larges couches sociales visant notamment à la réalisation de la justice sociale et spatiale et le respect du droit des citoyens aux soins de santé.
Préserver la dignité des citoyens
Partant de ses principes, le PPS est aussi totalement qualifié pour mener comme il se doit cette tâche de mettre à niveau un secteur dont l’importance dans la vie des habitants et du pays n’échappe à personne. Tous les efforts déployés dans ce domaine convergent vers la préservation de la dignité des citoyens, a-t-il noté.
C’est pourquoi, l’homme doit être au cœur de toute œuvre de développement, estime le PPS, qui a réussi à convaincre la coalition gouvernementale, dont il fait partie aujourd’hui, d’accorder la priorité dans son programme gouvernemental au secteur de la santé, dont le bilan au titre de l’année d’exercice 2018 est significatif, selon Doukkali.
Suite aux hautes instructions royales de redresser la situation du système de santé dans son ensemble et d’apporter les correctifs requis aux défaillances marquant le RAMED (régime d’assistance médicale), qui compte actuellement quelque 12 millions de bénéficiaires, le ministère de la santé s’apprête à lancer cette année de nouvelles initiatives qui marqueront UN TOURNANT DECISIF dans le développement du secteur, a-t-il dit.
Parvenir à la couverture sanitaire universelle
Pour le ministre, le but ultime est de parvenir à la couverture sanitaire universelle et de réaliser tous les projets inscrits dans le cadre du plan de développement 2025.
Il s’agit aussi de faire de l’année 2019 l’année de «zéro rendez-vous» en particulier pour les opérations chirurgicales, a-t-il dit, après avoir passé en revue les réalisations phares de l’année 2018 au niveau du renforcement de l’offre de santé, d’amélioration des services des urgences, de prise en charge des maladies chroniques, courantes et non courantes, d’acquisition de nouveaux dispositifs médicaux et d’équipement des hôpitaux, de formation et de législation.
Car tout ce qui sera entrepris cadre dans une certaine mesure avec les objectifs inscrits dans le projet social du PPS visant la réalisation de la justice sociale et spatiale et la création d’un cadre plus propice au respect des droits des citoyens aux soins de santé et de vivre dans la dignité et en bonne santé.
Le bilan 2018
Présentant le bilan de la première année de son mandat de ministre, Anass Doukkali a indiqué qu’il a été procédé en 2018, dans le cadre du renforcement de l’offre de santé, à la mise en service de l’hôpital provincial de Salé et de l’hôpital de proximité de Demnate. Il a été procédé aussi à l’aménagement de la 2e tranche de l’hôpital provincial d’Al Hoceima et à l’équipement complet du Centre régional d’oncologie de la même ville. Il a été procédé aussi à l’équipement des CHU d’Oujda et de Marrakech.
Il a fait savoir de même que plusieurs autres projets importants sont en cours de réalisation portant sur la construction de deux CHU : un à Tanger et un autre à Agadir et de 11 centres hospitaliers provinciaux ainsi que d’un hôpital des maladies mentales et psychiques à Kénitra.
Les travaux se poursuivent ailleurs pour l’agrandissement et le réaménagement de 13 centres hospitaliers.
Outre les projets en étude, le ministère poursuit son action pour l’amélioration et le renforcement de l’offre de santé au profit des zones rurales et montagneuses, a-t-il dit. C’est ainsi que 282 caravanes médicales ont été organisées dans 28 provinces dans le cadre de l’opération «Ria’ya», a-t-il rappelé, ajoutant que le département a lancé des services de télémédecine dans certaines zones très enclavées comme le centre de santé de Zaouiat Ahensal relevant de la province d’Azilal, le village d’Anefgou ( province de Midelt) et le centre de santé d’Imilchil à Midelt.
Il a fait savoir aussi que son département déploie d’intenses efforts pour la réduction des disparités sociales et spatiales en milieu rural à travers notamment l’acquisition de 163 ambulances mises à la disposition de 73 unités mobiles, la construction de 7 établissements de santé primaire et de plusieurs logements de fonction. Quelque 45 établissements de santé ont été également réhabilités dans ce cadre.
Les urgences
Pour ce qui est des urgences, l’une des priorités majeures de son département, un plan de leur mise à niveau a été lancé dans le but de développer, d’équiper et de restructurer les différents pôles d’urgences spécialisés. Le personnel des urgences a été renforcé par 100 infirmiers spécialisés dans la prise en charge des cas urgents ainsi que par 35 techniciens spécialisés dans le transport et premiers secours et 50 auxiliaires. Plusieurs ambulances médicalisées et d’autres équipements (144 couveuses fixes et 24 couveuses mobiles) ont été mis à la disposition des urgences.
En 2019, baisse des prix de 319 autres médicaments
Concernant la politique du médicament, Anass Doukkali a insisté sur le rôle que joue l’industrie pharmaceutique au Maroc pour favoriser l’accès des malades à des produits de bonne qualité et à des prix abordables. Il a rappelé qu’en 2018, il a été procédé à la baisse des prix de 270 médicaments et qu’en 2019, il sera procédé à la baisse de 319 autres médicaments, le but étant de permettre aux citoyens, abstraction faite de leur niveau de vie, d’accéder aux médicaments et aux produits de santé.
Le RAMED
Selon le ministre, 62% de la population bénéficie de la couverture médicale : 28% de bénéficiaires du RAMED et 34% de l’AMO. Il a précisé dans ce cadre que l’on compte actuellement 12 millions de Ramedistes, faisant savoir que la couverture médicale au profit des indépendants sera bientôt assurée par la CNSS.
Des progrès en matière de santé reproductive
Le ministre a également fait savoir que des progrès importants ont été réalisés en matière de santé reproductive, maternelle et néonatale. La mortalité infanto-juvénile et maternelle a ainsi enregistré une baisse significative.
Quant à la mortalité maternelle, elle est passée de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2010 à 72,6 pour 100.000 en 2018.
Il a par ailleurs fait état des progrès réalisés en matière de prévention et de lutte contre les maladies courantes (VIH/SIDA, tuberculose, leishmanie).
Des progrès ont été enregistrés au niveau de la prévention et de lutte contre l’hypertension, le diabète, l’insuffisance rénale et le cancer, a-t-il ajouté.
Au niveau des maladies mentales et psychiques, il a été procédé à la mise en service de l’hôpital de Kelaât Sraghna et à la création de 13 centres d’addiction, d’un service spécialisé en médecine mentale et psychique à Khénifra et d’autres réalisations significatives ailleurs.
Le ministre s’est ensuite arrêté sur l’importance de la loi cadre 98.15 adoptée et des autres décrets et décisions ministérielles pour améliorer la gestion du secteur.
M’Barek Tafsi