Au niveau de la gestion administrative, des efforts sensibles ont été déployés. On doit le reconnaître. Mais malgré toutes ces réformes, initiatives et démarches, l’Administration souffre encore et cruellement de manque de ressources humaines, notamment de cadres pour des raisons liées aux priorités et aux contraintes.
Cependant, bien d’autres handicaps entravent le bon déroulement de la mission administrative. Hélas, on ne peut taire, encore une fois, les conduites corruptives et inhumaines dont fait preuve une certaine catégorie du personnel incivique. Chaque jour, à titre d’exemples, des cas de malades sont aggravés jusqu’au pourrissement, à cause de l’indifférence, voire l’atrocité, de ces actes «cyniques» sans scrupule ni conscience qui ne cherchent qu’à se remplir les poches aux dépens des souffrants déshérités. Si par malheur, ces malades n’ont pas de quoi «offrir» ou n’ont pas de «connaissance», ils finissent par moisir dans l’abandon et, dans bien des cas, par rendre l’âme, à petit feu. Les valeurs humaines de solidarité, de citoyenneté et d’entraide n’ont plus de place dans ce service public qui se transforme, malheureusement, en espace d’enrichissement et de promotion sociale par tous les moyens, surtout les plus ignobles.
Bien entendu, on ne prétend guère généraliser cette attitude condamnable à tout le personnel en service, car nombre de consciencieux continuent à honorer ce noble métier qui a besoin de beaucoup de cœur et d’humanisme. Mais on ne comprendra jamais pourquoi les scanners ne sont pas fonctionnels pendant les week-ends, alors que la demande est insistante, d’autant plus que les cas d’urgence les plus fréquents surviennent pendant les week-ends. Il n’y a pas lieu de chercher très loin les raisons du non fonctionnement normal de cet appareil vital quand on sait que tout un réseau se forme à cet effet pour en tirer profit. Dès l’arrivée du patient nécessitant un scanner, il est soumis à un traitement inhumain de la part de ce réseau infernal composé qui va des services concernés de l’hôpital, au Croissant rouge, en passant par les cliniques privées…
Il y a donc du pain sur la planche pour les responsables administratifs qui devraient intervenir pour assainir les blocs en infraction. Devant cet état scandaleux et inadmissible, il est impératif également de dépêcher sur les lieux des commissions d’enquêtes préfectorales et centrales en vue de démanteler ce réseau et mettre un terme à ces agissements qui sévissent encore dans les établissements administratifs. La santé est un service public destiné à tous les citoyens, sans exclusion ni favoritisme, et non pas un espace où les «prédateurs» s’adonnent, dans l’impunité, à l’arnaque et à l’enrichissement illicite. Certes, la santé est elle-même malade de manques divers en matériel, logistique, médicaments, soins, personnel…
Toutefois, ce dont elle a besoin le plus, c’est avant tout de la conscience professionnelle, de la droiture et du civisme du corps médical et infirmier. Cela n’est pas du tout coûteux, mais cela n’a pas de prix !