Benabdallah : Le PPS a toujours eu un poids politique qui dépasse son poids électoral

Invité de « Confidences de Presse », sur « 2M »

Le Parti du Progrès et du Socialisme, sans avoir vocation à devenir majoritaire, œuvre inlassablement pour conforter sa position comme force de proposition aussi bien au sein de l’opposition qu’en tant que composante de la majorité, a souligné, mercredi soir, le Secrétaire Général du parti, Mohammed Nabil Benabdallah, au cours  de l’émission « Confidences de Presse », sur la deuxième chaine « 2M ».

C’est ainsi que le parti du Livre a participé à la première expérience de l’alternance démocratique en 1998 et à tous les gouvernements qui se sont succédé depuis, étant donné qu’il est écouté comme une force de proposition très constructive dont le poids politique et la crédibilité sont reconnus de tous. C’est la raison pour laquelle, on lui a toujours accordé un plus grand nombre de portes-feuille ministériels qui dépasse celui de ses sièges parlementaires, a-t-il expliqué.       

Dans le cadre de son action, a-t-il indiqué, le PPS déploie un grand effort d’adaptation à l’évolution de la réalité aux niveaux national et international, contrairement à des partis politiques qui partagent avec lui le même idéal et qui ont tout simplement cessé d’exister pour leur dogmatisme, en particulier dans le monde arabe.

Mieux encore, le PPS a réalisé un score historique en remportant un grand nombre de sièges, lors des dernières élections, un score qui  lui a permis de former un groupe parlementaire au sein de la Chambre des représentants, et ce malgré le tsunami d’argent qui a marqué ces échéances électorales, a-t-il ajouté. Et de rappeler, qu’au lendemain de ces dernières élections et de la formation du gouvernement par les trois premiers partis politiques qui les ont remportées, le PPS s’est engagé à exercer ses fonctions dans le cadre d’une opposition nationale, responsable et constructive pour fustiger tout ce qui doit l’être et soutenir ce qui est au service du pays et des larges couches sociales.

Dans ce cadre, le PPS n’a pas hésité à dénoncer les contradictions entre les engagements électoraux des trois partis au gouvernement d’une part et les dispositions de la Loi de Finances 2022 et de la Déclaration gouvernementale d’autre part. Il n’a pas hésité aussi à attirer l’attention du gouvernement, qui se présente comme étant un exécutif politique fort, sur la nécessité d’évaluer comme il se doit la situation et les conditions difficiles que vivent de larges couches sociales, touchées par les répercussions de la pandémie du Covid-19, sans céder à la vanité de penser que le fait de disposer d’une large majorité au sein des importantes institutions élues signifie nécessairement celui de bénéficier d’un prolongement populaire de soutien au sein des différents milieux de la société.

Le PPS n’a pas cessé aussi de rappeler au gouvernement la nécessité d’améliorer sa communication avec l’opinion publique et de cesser de surprendre les citoyens par des décisions improvisées et de marginaliser les forces politiques et sociales, dont le pays a grandement besoin pour le renforcement de son processus démocratique.

Pour le moment, chacun des quatre partis dans l’opposition s’active tout seul, sans parvenir à coordonner avec les autres, a-t-il dit, soulignant que le PPS aspire ardemment à former avec ces différentes forces, dont en premier lieu l’USFP, une plateforme commune et une force progressiste de gauche capable de jouer pleinement son rôle, à un moment où le pays est gouverné par une équipe néolibérale, qui cherche à se cacher derrière des slogans à connotation sociale, tel l’Etat social, une revendication de longue date de la gauche.

La gauche ne se réduit pas pour le PPS à l’annonce d’un ensemble de positions. Elle doit représenter, d’après lui, une force moderniste et progressiste destinée à être au service des larges couches de la société et à l’écoute du peuple de la gauche qui s’active aujourd’hui en dehors des partis politiques de gauche et qui n’attend que l’occasion pour les réintégrer.

Selon Benabdallah, l’Etat social n’est pas un simple slogan. C’est un projet de développement qui vise l’épanouissement de la société et de l’individu, la satisfaction des besoins des citoyennes et des citoyens et l’amélioration de leurs conditions de vie, à travers le renforcement de la démocratie, de la justice sociale et territoriale et le respect des droits et libertés.

Un tel Etat social doit disposer des moyens nécessaires pour mettre en œuvre une politique sociale ambitieuse et de réaliser la justice spatiale, a-t-il ajouté, notant que l’Etat social est un ensemble de mesures, de politiques publiques rénovées et de capacités financières programmées, décidées dans le cadre d’un mode de gouvernance fondé sur la participation des composantes de la société.

Selon lui, c’est dans ce cadre que doit s’inscrire le projet de la généralisation de la couverture sociale, pour lequel le pays est appelé à mobiliser les ressources nécessaires, a-t-il indiqué.

C’est dans cet esprit qu’il convient de mener aussi la réflexion relative à la généralisation de la couverture médicale pour répondre aux attentes des citoyennes et des citoyens, selon leurs besoins et non pas selon leurs moyens matériels pour ouvrir dans le dernier cas la voie à la privatisation à grande échelle de l’hôpital public et de l’école publique, a-t-il expliqué.

Interrogé sur l’avenir du PPS, il a fait savoir que le parti d’Ali Yata, d’Abdellah Layachi, d’Abdelkrim Benabdallah, d’Abdelhadi Messouak, de Chouaib Riffi, d’Abdeslam Bourquia, de Simon Lévy et de bien d’autres grands militants de la première heure s’emploie activement aujourd’hui pour préserver son identité et poursuivre son enracinement au sein de la société. Il s’attèle à présent à développer une réflexion collective à travers une série de rencontres de communication dans différentes régions du pays pour définir le cap stratégique vers lequel il doit orienter ses efforts et mobiliser les moyens qu’il faut pour ce faire, en attendant évidemment les résolutions du prochain congrès national du parti.

Il s’agit aussi pour le PPS de confirmer et de conforter son  identité et son attachement à son indépendance dans le but de continuer de servir l’intérêt général du pays et de défendre les larges couches sociales, a-t-il dit, annonçant encore une fois son intention de ne pas présenter de nouveau sa candidature au secrétariat général du parti.

M’Barek TAFSI

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