Reprise de la sélection officielle du FIFM 2024 par la Cinémathèque marocaine
Mohamed Nait Youssef
La fête du cinéma bat son plein à Rabat. En effet, la Cinémathèque marocaine, dont l’inauguration officielle a eu lieu samedi 15 Février au siège du Centre cinématographique marocain, propose aux cinéphiles et aux amoureux du 7ème art, un florilège d’œuvres cinématographiques projetées dans le cadre de la sélection officielle du 21e festival international du film de Marrakech. À la mythique salle de cinéma 7ème art, le public est invité jusqu’au 27 février les films ; ‘’les tempêtes’’, ‘’le lac bleu’’, ‘’les filles du Nil’’, ‘’les miennes’, ‘’soudan, souviens-toi’’. Ainsi, après la projection du film « Happy Holidays », du palestinien Scandar Copti, sacré étoile d’or du FIFM 2024, et qui a ouvert le bal, dimanche dernier, des projections de la cinémathèque marocaine, c’était le tour de « la mer au loin» du cinéaste et producteur franco-marocain Saïd Hamich Benlarbi de charmer les mordus du 7ème art, notamment ceux qui n’ont eu pas l’occasion de découvrir ses films à Marrakech. La salle était presque archicomble. L’écran s’illumine, et la magie de l’image séduit les yeux et les esprits. Une œuvre lumineuse. « La mer au loin » de Saïd Hamich Benlarbi est un mélodrame sur l’exil, l’exil intérieur, le déracinement, le déplacement et la quête de soi. La projection a été marquée par la présence de Ayoub Gretaa, personnage principal du film.
«J’ai dressé le portrait d’un sentiment de l’exil. Je ne suis pas un sociologue, je ne suis pas un historien, mais juste je me dis que je vais essayer de retranscrire cette émotion que j’ai en moi de d’être exilé.», nous a confié le réalisateur lors d’un échange à Marrakech. Par ailleurs, cette œuvre cinématographique tourne autour de l’identité, de l’altérité, mais aussi de la mélancolie. Dans « La mer au loin », le réalisateur nous plonge non seulement dans la misère des immigrés clandestins, mais aussi et surtout dans les tréfonds de leurs vies intérieures et ontologiques à travers une lumière contrastée et des plans rapprochés, parfois serrés. «Au début quand j’écrivais ce film, je trouvais que «la mer au loin » exprime bien ce que c’est que l’exil, c’est quelque chose d’immense, d’infini qui est tout le temps-là, mais en même temps insaisissable. C’est cette notion d’horizon, de quelque chose qui t’entoure, qui est impalpable, et que tu ne peux pas saisir. Quand vous vivez à Marseille, en France, la Méditerranée, c’est très important. Et moi quand j’ai quitté le Maroc, je l’ai quitté en bateau. Donc c’était quelque chose qui était important pour moi de signifier cette présence-là par le titre du film.», a-t-il révélé.
À Marseille, des jeunes, venus de différents territoires maghrébins à la recherche de l’eldorado ou d’une nouvelle terre promise, se retrouvent face à une réalité dure et complexe. Mais la musique, plus précisément le Rai les unissent. Le Rai est un personnage à part entière dans le film, un personnage clé auquel le réalisateur a su lui donner une singularité, à l’instar des personnages, notamment secondaires.
«J’adore le raï. En 1997, quand je suis arrivé à en France, mes grands frères écoutaient du Raï du matin jusqu’au soir, même en travaillant comme dans le film et ils écoutaient, ils écoutaient, ils écoutaient. Donc j’ai grandi avec le Raï.», a-t-il affirmé.