BP

Structure de pouvoir intra organisation, la mise en place d’une direction au sein d’un parti politique comme le Parti du Progrès et du Socialisme interpelle à plus d’un titre. Le congrès terminé; la première session du Comité Central tenue pour élire le Secrétaire général conclue; il reste, à la deuxième session du parlement du parti, à élire le Bureau Politique.Comment le Parti du Progrès et du Socialisme distingue sa direction? La question n’est pas anodine et ses réponses le sont encore moins.

Le dixième congrès du PPS a été un succès. Ni chef parachuté, ni assiettes volantes, l’instance statutaire, décisionnelle et nationale s’est déroulée sans couacs. Ceux qui se sont mis par eux-mêmes aux bans du parti marinent dans leur désappointement. Plus qu’excessivement minoritaires, leur déroute donne aux plus excités parmi eux une aigreur dans l’expression qui ne cache pas la contradiction du propos. Un hurluberlu persiste dans sa folie accablante à son égard. À part l’insulte et la diffamation, ils ne proposent rien; ni pour le pays, ni pour le parti ; enserrés par leur ego et leur positionnement dans la hiérarchie qu’ils sont. Mais, dit l’autre, la terre d’Allah est vaste.

Ce succès indéniable du dixième congrès du PPS constitue une nécessité eu égard au contexte politique général. Pour paraphraser une formule mathématique répandue, il reste insuffisant pour répondre aux besoins des résolutions du Comité Central prises après la débâcle électorale lors des dernières législatives en octobre 2016. Ces résolutions organisationnelles portent le nom emblématique d’Attajaddor (Enracinement). On pourra rétorquer que cela n’a aucun lien avec la mise en place d’une direction exécutive après la tenue d’un congrès national dont le succès est reconnu. La réponse est simple. Il s’agit bel et bien de la restructuration du parti, à commencer par le Bureau Politique et son mode de fonctionnement. Pour mémoire, le Comité Central a connu une réorganisation par les modalités de son élection et le nombre de ses membres a été fortement réduit. À moins d’avoir oublié le choc des résultats du scrutin du 7 octobre et de vouloir continuer comme si de rien n’était ! Sans la mise en œuvre des recommandations et des résolutions de l’approche organisationnelle Attajaddor, le succès du dixième congrès sera très vite érodé et ne pourra servir pour consolider la rigueur qui a prévalue dans la préparation dudit congrès. L’examen électoral ne pardonne pas, d’autant qu’il ne suppose aucun rattrapage.

À chaque candidat au BP de s’imprégner du contenu du fascicule «Attajaddor» regroupant les travaux de la septième session du Comité Central et de sa huitième session tenues respectivement en octobre 2016 et en février 2017. C’est notre contrat pour un nouveau souffle organisationnel au sein de notre parti. Le succès de cette tâche donnera au parti non seulement la possibilité de consolider ses assises, d’apurer tout contentieux organisationnel s’il existe, mais aussi d’agir sur « la réalité terrain » pour promouvoir sa ligne politique auprès de notre peuple.

Reste à choisir les femmes et les hommes qui vont constituer ce cénacle où la décision est collective, ne serait-ce que par délégation. Ce n’est ni une sinécure ni une qualité à ajouter à son curriculum vitae. C’est une responsabilité dont on ne mesure le poids qu’en période de crise. Le nombre de candidats à cette instance est important. Il révèle l’enthousiasme des membres du Comité Central et leur engagement comme il soulève la nécessité de l’encadrement de cet engouement.

Le retrait volontaire d’une instance dirigeante ne signifie aucunement une démission. On peut agir à partir de là où l’on se trouve. L’important se situe dans la convergence des efforts et dans la synergie développée pour rehausser l’action politique partisane de tous les adhérents afin que le PPS ne soit pas daté «Before Present» comme cela se pratique en archéologie.À chacun(e) d’assumer sa responsabilité en se portant candidat(e)au gouvernement du parti sans croire que c’est un tremplin pour celui du pays.L’intégration dans la direction du parti des composantes de la société (femmes, jeunes,élu(e)s, cadres …) est plus que recommandée.

Elle ne doit pas pour autant nous faire contaminer par des comportements opportunistes importés de notre société clair-obscur où l’argent se permet beaucoup de choses. Le développement de la démocratie interne ne se réalise pas par l’adoption seule du suffrage lors du choix du management partisan. Il est aussi tributaire du degré d’institutionnalisation des instances mises en place à tous les niveaux (Conseil de la Présidence, Secrétariat général, BP, CC, sections, secteurs, organisations parallèles …) et de la bonne configuration des rapports entre les différents acteurs du pouvoir partisan.Sans prépondérance du leadership et avec une loyauté plus organisationnelle que personnelle. C’est là aussi une tâche urgente pour le prochain Bureau Politique.

Enfin, élire le BP qui convient à la situation est déjà «un coup de pouce pour sortir de la panne» et vivre le nouveau souffle démocratique dont a besoin le pays.

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