Ismaïl Alaoui: «Le PPS ne ménagera aucun effort pour l’unité et le renforcement de la gauche»
«L’enjeu consiste à unifier les rangs et à adopter une démarche critique et approfondie de la trajectoire de la gauche afin d’aller de l’avant», a souligné Ismaïl Alaoui, Président du Conseil de la présidence du Parti du progrès et du socialisme (PPS), lundi 27 novembre à Casablanca, lors d’une table ronde placée sous le thème : «La gauche marocaine : quel avenir ?» organisée à HEM Business School par Human Development Association.
L’ancien SG du PPS, qui intervenait conjointement avec Nabila Mounib, SG du Parti socialiste unifié (PSU), a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place les conditions permettant la création d’un pôle fort qui englobe toutes les forces de gauche. Cette union tant souhaitée ne peut pas se faire sans «un débat sérieux et global entre toutes les composantes de la gauche sur la base d’un diagnostic profond des faiblesses qui entravent son action», a-t-il précisé.
Il faut dire, selon Ismaïl Alaoui, que «l’unité de la gauche est une nécessité et devrait être construite sur la base d’un programme clair et prometteur, indiquant dans ce sens que le PPS ne ménagera aucun effort pour le renforcement de la gauche que ce soit au sein ou en dehors du bloc de la Koutla». «Le but escompté est d’édifier le Maroc démocratique où les valeurs de la justice sociale sont les principaux mots d’ordre», a-t-il martelé.
En termes plus clairs, «l’unité de la gauche suscite déjà un énorme espoir parmi les sympathisants et donnera lieu, une fois réalisée, à une mobilisation des citoyens qui aspirent à plus de démocratie, de liberté et de justice sociale, surtout dans cette étape que traverse notre pays ponctuée par de véritables menaces qui guettent le devenir du processus démocratique et les acquis réalisés par le peuple marocain à travers ses luttes menées par les forces démocratiques et en particulier, les partis de gauche», a noté en substance le militant du PPS.
Abondant dans le même ordre d’idées, Ismaïl Alaoui, faisant illusion au penseur allemand, Ernst Bloch, a averti contre les analyses qui sombrent dans un «irréalisme historique», soulignant dans ce sens que la réalité du terrain et la logique oblige de combiner en matière d’action politique, ce qu’il a désigné par «le courant froid et le courant chand du marxisme».
Evidemment, selon le militant du PPS, la gauche doit être pleinement consciente de sa mission, celle de s’engager devant le peuple pour mener un véritable changement et en vue de barrer la route aux ennemis de la démocratie tout en étant à l’écoute des citoyens, a-t-il insisté. Malheureusement, il est à constater qu’une large catégorie des citoyens affiche une attitude d’indifférence à l’égard de la chose publique, a-t-il indiqué. Ainsi, il a appelé les citoyens à assumer leur responsabilité et de faire preuve d’engagement en s’impliquant de plus en plus dans le champ politique.
Abondant dans le même ordre d’idées, le conférencier a ainsi mis l’accent sur les vertus de la démocratie participative qui constitue un mécanisme idéal de mobilisation de la masse, leur permettant de renforcer les acquis et d’entamer un changement profond au sein de la société.
Par ailleurs, le président du Conseil de la présidence du PPS a mis en garde contre certaines pseudo-analyses et opinions qui sombrent dans une démarche nihiliste en tentant de banaliser le rôle primordial des partis politiques dans la construction démocratique.
Par ailleurs, Nabila Mounib a dressé un tableau sombre de la situation politique du Maroc, estimant que le champ politique est arrivé à une impasse, à cause de l’affaiblissement de la gauche mais aussi à cause d’une pratique politique qui ne reflète nullement le multipartisme politique en favorisant des formations politiques téléguidées qui ne sont pas maitres de leurs destin.
Cela étant, «l’Etat profond» domine tous les secteurs, en reléguant au second plan les secteurs vitaux comme l’éducation, la santé et l’habitat…
«Il s’agit d’un problème structurel», a-t-elle expliqué, soulignant, pour sa part, que la solution réside dans la construction d’un Etat démocratique voire progressiste où le citoyen se trouve au cœur de l’élaboration des politiques publiques.
Khalid Darfaf
Avant le virement opportuniste et illégal par rapport aux statuts du Parti que fut le changement de stratégie par le Comité Central qui abandonna la ligne de gauche du Congrès pour s’allier, sans rapport de forces favorables, avec la droite libérale et obscurantiste, le PPS était légitime pour unifier la gauche, et c’était d’ailleurs un des facteurs clés de sa stratégie juste et identitaire. Le fiasco colossal de sa participation et contribution à la politique du FMI, trahissant la classe ouvrière et la gauche, ne lui permet plus de jouer ce rôle unificateur, à moins de faire son autocritique complète, ce qui est sans doute impossible compte tenu la force de l’arrivisme et l’opportunisme qui le dominent. Le PPS actuel n’a aucune autonomie, est totalement soumis et dépendant du PJD, isolé de la gauche, sans progrès mais en recul en voix électorales, facilement limogeable du Gvt. Même Al Bayane n’est plus le journal des travailleurs mais du patronat. Moulay Ismail Alaoui est encore le seul dirigeant à pouvoir intervenir au nom de ce que fut le PPS sous sa direction et celle d’Ali Yata, le seul à mériter respect et écouté avec crédit (ce qui explique pourquoi c’est lui qui intervient dans ce débat). La grave situation de la gauche marocaine est en grande partie due à l’abandon du PPS de son milieu naturel était identitaire pour s’accrocher à des postes ministériel.