La Maroc dans le doute, appréhension en Europe, le virus réapparaît à Séoul et Wuhan
Najib Amrani
Entre les déclarations du chef de gouvernement, jeudi sur les trois chaînes TV du pôle public et celle plus pragmatique du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, vendredi denier, les Marocains ont pu déceler les fils d’un désarroi certain et d’une pesante hésitation chez les autorités politiques et sanitaires.
Déconfiner ou prolonger : chacune de ces deux décisions à un coût socio-économique terrible. Qu’il soit économique ou sanitaire, ce coût sera payé, sauf que ces dimensions et son montant dépendent de la justesse des décisions politiques et du degré de responsabilité et de solidarité des Marocains.
Ces derniers et même s’ils sont conscients de la gravité de la situation et supportent plutôt avec courage le confinement, font parfois preuve de nonchalance et de manque de rigueur. Il faut dire aussi que le niveau relativement très bas des cas enregistrés au Maroc a aussi contribué à ce relâchement qui s’est accéléré au deuxième mois. En effet, au cours du premier mois de l’état d’urgence sanitaire au Maroc, nous avions pu observer un respect quasi général et une discipline sans heurt.
Mais l’annonce du prolongement de l’état d’urgence sanitaire, le 18 avril dernier, accompagné d’un durcissement des mesures de contrôle entre 19 heures du soir et 6 du matin, a été interprétée comme un déconfinement progressif à la marocaine. Autrement dit, on peut sortir en respectant les mesures barrière le matin mais pas le soir. Depuis, nous avions pu assister à un relâchement inquiétant.
Dans ce schéma, les Marocains ne font pas exception à la règle mondiale. Dans presque tous les pays du monde, un certain relâchement dans le respect des mesures de protection a été constaté avec le temps.
Chez nos voisins du nord, la France et une partie de l’Espagne, le dernier jour de confinement est compromis par la peur d’un rebond de la pandémie, surtout après que des foyers ressurgissent à travers le monde, notamment à Séoul et Wuhan. Le spectre d’une deuxième, voire d’une troisième vague, brandi notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est omniprésent.