Mohamed Nait Youssef
«Les études africaines : l’importance et les perspectives» était le thème d’une table ronde qui a eu lieu le 22 février dans les locaux de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM). Les intervenants ont exprimé, tour à tour, lors de ce débat d’actualité la nécessité de la création d’un institut national des études africaines afin qu’il puisse jouer pleinement ses rôles sur le plan régional, continental et international.
Pour le directeur de la BNRM, Mohamed El Ferrane, l’Afrique a une place importante dans les études, les conférences, les recherches menées et réalisées par les différents académiciens et chercheurs marocains. En revanche, il a souligné l’importance de la recherche scientifique qui jouera des rôles primordiaux dans le renforcement de la présence du Maroc dans le continent africain sur tous les niveaux.
L’intervenant a insisté dans son mot inaugural sur la nécessité de la création d’un institut national dédié aux études africaines et qui sera une référence pour les décideurs. Cet institut sera, selon ses dires, une institution forte qui accompagnera les nouveautés de l’Afrique dans tous les domaines confondus.
Pour ce qui est de l’apport de la BNRM en la matière, Mohamed El Ferrane a affirmé que la bibliothèque nationale se penche sur le projet d’une bibliographie sur l’Afrique et tout ce qui a été produit sur ce continent (publications, recherches, manuscrits…)
Mohammed Darouich, président de la fondation Fikr pour le développement, la culture et les sciences, n’y va pas par quatre chemins. Il a insisté, quant à lui, à la création d’un centre consacré aux études africaines et qui accompagnera les chercheurs et académiciens, ainsi que les initiatives et décisions qui seront prises par l’Etat en la matière.
Car, a-t-il dit, l’Afrique est un continent qui a une histoire, des richesses humaines et naturelles ; et qui est au centre des ambitions à la fois politiques et économiques des autres pays. D’après lui, le retour du Maroc à l’union africaine est une décision sage qui a changé la donne en retournant à sa place normale.
Rachid El Abdi, président du Conseil régional de Rabat-Salé-Kénitra, estime que le sujet des études africaines intéresse également les régions qui sont concernées par la diplomatie parallèle. Selon lui toujours, le retour du Maroc à l’union africaine est une chose naturelle. «Les régions ont aujourd’hui la même vision ; celle de l’ouverture sur les pays africains et toutes les conventions qui permettront le renforcement du positionnement du Maroc dans le continent africain. D’où l’intérêt de la réflexion et des think tank qui mettent en place les ponts de communication. », a-t-il affirmé.
Dans son intervention, Moussaoui Ajlaoui, expert au Centre d’études pour l’Afrique et le Moyen-Orient, a affirmé que les études africaines sont une préoccupation nationale, continentale et même internationale. Aujourd’hui, l’Afrique, dit-il, attire l’attention de toutes les puissances mondiales. Il a en outre rappelé l’importance de la création d’un institut national des études africaines, dont les chercheurs sont issus de différentes spécialités et disciplines.
Rachid Benlabbah, chercheur à l’Institut des Etudes Africaines, Rabat, a fait le bilan des études africaines au Maroc au niveau académique. « Nous n’avons pas développé au niveau national une recherche institutionnelle sur l’Afrique. », a-t-il rappelé. Il a souligné que le Maroc n’a pas suffisamment travaillé sur des projets nationaux. « Le bilan du niveau national en matière des publications reste insuffisant. », a-t-il fait savoir. Le chercheur n’a pas manqué de rappeler l’importance de la création d’un institut national des études africaines sur des bases académiques et scientifiques.
Il est à rappeler qu’en marge de la conférence, des hommages ont été rendus aux différents acteurs dans le domaine de la diplomatie dont Abdelhafid Oualalou, vice président de l’Institut marocain des Relations Internationales (IMRI) et Secrétaire Général de l’Association d’Amitié Maroc-Vietnam.