Descendre de la voiture

Le discours du souverain lors de l’ouverture de l’année parlementaire a posé les jalons d’une réflexion stratégique. Notamment quand il a invité le pays à revoir son modèle de développement à la lumière des attentes des citoyens et du devenir du pays face aux multiples enjeux et défis.  La réaction des principaux acteurs concernés démontrent que le sujet était en quelque sorte en stand by et qu’il fallait un lanceur d’alerte pour le remettre sur le tapis du débat public. Comme s’il y avait un trou noir dans l’agenda de la société politique, vers lequel il fallait orienter les projecteurs de la réflexion. Il était temps, de notre point de vue…

Cependant, si les premières réactions ont démontré la légitimité de l’interpellation, ici et maintenant, force est de constater qu’ il y a encore un déficit en termes d’approches, de méthodologie et de contenu. Il faut reconnaître que cette interpellation sonne comme une «colle» qui a surpris les mauvais élèves de la classe. Un éclairage qui vient mettre à nu et au jour l’indigence intellectuelle dont laquelle a sombré une bonne partie de nos élites, e sinon bernées par le prêt à penser idéologique (économique) livré clés en mains par les marchands du management ; avec son arsenal sémantique formaté pour servir et valoir dans toutes les circonstances.

Or, interroger le modèle de développement dans le sillage de la perspective tracée par le discours du Roi suppose beaucoup d’humilié, une forte dose de courage politique et un grand sens du devoir citoyen et humaniste. Une nouvelle posture aux antipodes du discours arrogant des experts qui ont occupé l’espace intellectuel annihilant toute velléité de pensée différente, située hors des sentiers du politiquement correct.

Or, devant l’ampleur de la crise globale et multiforme, d’autres approches sont urgentes.

Dans ce sens, j’aimerai souligner le hasard heureux qui a fait qu’au moment où les prémices de ce débat nécessaires font leur apparition notre pays avait accueil une des figures d’une autre économie le Nobel Amartya Sen, celui avait théorisé une autre approche du développement plus en adéquation avec les capacités des pays auxquels l’échangé inégal a imposé le sous-développement. C’est dire que la seule perspective d’une réelle réflexion sur un autre modèle de développement e peut s’inscrire que dans une logique de rupture épistémologique.

Je prends un exemple pour illustrer mes propos, celui du modèle de développement à partir du créneau de l’industrie automobile. Certes, on est fier de voir notre pays combler des retards en matière  de satisfaction des besoins des nouvelles couches sociales accédant à une forme d’autonomie comme on note avec intérêt l’impact sur le commerce extérieur de la conquête de nouveaux marchés pour cette industrie.

Mais ce sont des calculs à court terme ; des conquêtes factices, des performances dont le coût environnemental est énorme. Déjà nos villes montrent des signes de saturation qui sonnent le glas du «tout automobile». Les problèmes d’énergie, écologique vont en s’aggravant ; ils plaident en faveur d’une autre culture. D’une approche radicalement différente car il ne s’agit pas de réfléchir à résoudre les problèmes nés de l’usage de l’automobile mais de réfléchir à l’automobile comme un problème en soi.

Top