Tanger : l’entreprenariat, rempart face au chômage

Karim Ben Amar

Qui a dit que les jeunes n’étaient pas entreprenants. Tarik Ouahbi Laâroussi et Assil Allem, ont décidé de faire le grand saut, créer leur propre marque de «Street Wear». Pari tenu puisque les deux compères se sont associés autour d’un projet commun : One-Off. Cette marque de vêtement est spécialisée dans les Sweet-shirt à capuche, habit très en vogue chez les jeunes depuis quelques années déjà. La particularité de cette marque réside du fait qu’elle soit 100% tangéroise. 

C’est à Tanger et plus précisément à proximité de la mythique place des Nations que l’équipe Al Bayane a rencontré les deux acolytes Tarik et Assil âgés respectivement de 20 et 25 ans. Ils s’accordent à dire que l’idée est survenue autour d’une discussion. «Nous en avons parlé, puis nous avons décidé de nous lancer dans cette aventure».

«Cela fait trois mois maintenant que nous avons débuté notre activité. Après le choix des modèles, des tissus et du design, nous avons enfin terminé la préparation de notre première collection».

Le principe de cette entreprise est que le produit se doit d’être 100% tangérois. «À travers notre action, nous militons pour la promotion de la production locale. Du tissu au design, tout est tangérois. Notre souci au-delà du profit et la valorisation du «made in Tanger», assure Assil, diplômé en génie industrielle. 

Quant à la méthode utilisée, la même source affirme que pour le moment, ils sont à leur début, raison pour laquelle ils produisent en petite quantité selon la demande. Ainsi, cela leur permet d’économiser en termes de dépenses liées au stockage. «  Notre politique pour l’heure est le zéro stock. Cela nous permet aussi de faire une étude de marché plus approfondi et connaître les besoins du consommateur potentiel », explique les créateurs.

C’est avec trois modèles que la marque tangéroise a pénétré le marché tangérois et marocain. «La prochaine collection qui ne saura tarder, comportera des ensembles, des t-shirts, des casquettes et autres accessoires, a souligné Tarik, étudiant en Tourisme.

S’agissant de la disponibilité de la marque, Tarik a assuré que One-Off est sur le marché depuis le mardi 12 octobre à 16H. Plusieurs commandes de Tanger et d’ailleurs dans le pays ont déjà été enregistrées. «Pour le moment, au vu de la crise sanitaire, nous mettons en vente nos produits uniquement à travers le e-commerce, et notamment via Instagram, puisque la cible (les jeunes) est adepte de ce réseau social», a-t-il affirmé.

D’après ces jeunes, la production locale de bonne qualité est un rempart crédible et sérieux face à l’imitation, qui peut mettre l’usager en danger (démangeaison, allergie, etc). «la traçabilité est importante pour s’assurer de la qualité d’un objet et vêtement. Certains vêtements imités ont causé des désagréments à certains consommateurs. Le rôle de la production locale est justement de consommer local, de participer au développement de notre ville mais aussi de combattre l’imitation et le danger qu’elle entraine pour le consommateur», ont-ils attesté.

Le prix de lancement des sweets à capuche est compris entre 200 et 250 dhs. «Pour ce prix-là, vous avez un sweet 100% coton et «made in Tanger». Les produits d’imitation dépassent le plus souvent cette tranche et pourtant la qualité laisse à désirer.

Le mot d’ordre de ces jeunes associés est que l’entreprenariat est un rempart solide au chômage et que tout activité commerciale, si l’organisation est bonne peut connaître le succès. Une chose est sûre, l’adage s’applique à Tarik et Assil : à cœur vaillant, rien d’impossible.