Festival des cinémas arabes de Paris: Un palmarès cinéphile et engagé

Paris- Mohammed Bakrim

Pari réussi pour l’équipe d’organisation de la première édition du festival des cinémas arabes organisé à Paris du 28 juin au 3 juillet: en effet Jack Lang président de l’ima maître d’œuvre de la manifestation n’a pas caché sa satisfaction et a annoncé la continuité du projet avec la deuxième édition l’année prochaine.

Ce ne fut pas évident en effet. D’abord parce qu’il y a encore le poids du passé avec le souvenir de la celebrassime biennale des cinémas arabes organisée entre 1992 et 2006 et que tous les cinéphiles et les professionnels gardent en mémoire comme référence, et il y a surtout les mutations qui ont marqué le cinéma de cette région en perpétuelle changement. Jadis il y avait un cinéma fédérateur en l’occurrence l’égyptien qui assurait l’essentiel des films et des stars. Aujourd’hui c’est un paysage éclaté qu’offre ce cinéma. Et le pluriel de l’intitulé du festival (les cinémas arabes) est on ne peut plus pertinent.

Le palmarès délivré lors de la cérémonie de clôture va dans ce sens et confirmé l’hypothèse que nous avancions ici même sur la nouvelle carte des cinémas arabes.  Nous sommes désormais en présence de l’émergence de nouveaux pôles en lieu et place du cinéma égyptien présent ici avec des films quasi crépusculaires. Le grand prix du film documentaire confirme la bonne santé actuelle du genre en Algérie avec le triomphe du film Des moutons et des hommes de Karim Sayad. Côté fiction, le jury présidé par le Marocain Faouzi Bensaidi a mis en exergue deux films venus de l’Irak et du Liban.

C’est ainsi que le très beau Thé Journey de l’irakien Mohamed Daradi a obtenu le grand prix de l’IMA et le prix d’interprétation féminine pour l’excellente Zahia Ghandour. C’est l’histoire d’une jeune kamikaze qui se rend à la gare de Bagdad pour y commettre un attentat suicide…Sauf que sa rencontre avec des personnages exevtriques va bouleverser ses plans.

Le déjeuner est une comédie douce amère réalisée par Lucien Bourjeily est repartie avec le prix du jury et un prix très particulier défendu par Faouzi Bensaidi qui a décidé d’accorder le prix de la meilleure interprétation masculine à l’ensemble des acteurs hommes et femmes qui ont porté en effet de bout en bout ce huis clos de déchirement d’une famille rassemblée en principe pour un déjeuner de fête pour voir en fin de compte son consensus festif voler en éclats et finir par faire tomber les masques. Le film a été présenté au Liban dans une version amputée certaines scènes.

Nous reviendrons dans nos prochaines éditions sur l’ensemble du palmarès. Signalons que Faouzi Bensaidi à brillamment présenté son palmarès avec une introduction éloquente où il rappelle sa  » sympathie pour les perdants…ne pas faire un film dit-il c’est mourir. Et faire un film c’est être prêt à mourir pour lui ».

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