Analyse
Kaoutar Khennach
Si la place de Casablanca réussit, en moyenne, une introduction en bourse par an pour atteindre l’objectif de 100 sociétés cotées, son histoire est aussi jalonnée de sociétés cotées qui ont été radiées pour diverses raisons.
«En se basant sur un ancien document de la Bourse de Casablanca, sur 40 sociétés cotées en 1992, seules 14 le sont toujours sous leur nom de cotation de l’époque. Il s’agit de BMCI, BMCE, Crédit du Maroc, CIH, Eqdom, Balima, Zellidja, Rebab, Oulmes, Lesieur, SBM, CIMAR, Cosumar et Auto-Hall» déclare l’expert des marchés financier Farid Mezouar.
Alors que pour les 26 autres noms disparus et qui rafraîchissent la nostalgie des opérateurs de l’époque, les raisons sont diverses et peuvent être regroupées.
Ainsi, le directeur exécutif de FL Markets, la première raison est la fusion accompagnée d’absorption ou de changement de dénomination. C’est le cas pour la BCM et Wafabank qui ont donné Attijariwafa bank. Auparavant, la banque espagnole, Uniban, avait été aussi absorbée par Wafabank. L’ONA a été également absorbée par la SNI quand la SCP a fusionné avec la SAMIR (cotation suspendue depuis 2015). Il en est de même pour l’absorption de SEPO par Lesieur, d’ASMAR par CIMAR et de CADEM par LafargeHolcim.
La deuxième raison trouve origine dans les difficultés financières accompagnées d’une radiation selon F. Mezouar. C’est le cas de la BNDE, de DIAC Maroc, de Diac Equipement (société de leasing du groupe DIAC) ainsi que de SOMAFIC et d’ACRED (sociétés de crédit à la consommation du groupe AXA) et de Longometal (distribution).
Et, la troisième cause est la adiation sur l’initiative de l’actionnaire majoritaire. Il s’agit de Centrale, de Nexans Maroc, de Sofac, de la SNI, de la SCE, de Branoma, de Somadir, de la Chérifienne de textiles, d’Orbonor, de CEMA, de LGMC et de Carnaud. Pour l’anecdote, un secteur entier a disparu, matérialisé par le textile qui avait trois sociétés cotées en 1992.
En conclusion, « pour atteindre le seuil symbolique de 100 sociétés cotées (+24 par rapport au niveau actuel), il faudra aussi penser à fidéliser les émetteurs qui sont déjà cotés. En effet, les avantages de la cotation sont parfois annihilés par certains inconvénients comme la double peine en matière de communication de crise (ex: Centrale) ou la sous-valorisation exagérée. De même, le manque de liquidité demeure un problème à résoudre pour fidéliser les actionnaires majoritaires » conclut Farid Mezouar.