France: le gouvernement détaille son plan devant le Parlement

Mesures drastiques contre la troisième vague

La consommation d’alcool va être interdite dans les parcs et espaces publics pour empêcher les rassemblements en France, dans le cadre de nouvelles mesures défendues jeudi par le Premier ministre Jean Castex devant le Parlement, et destinées à freiner la troisième vague de l’épidémie de Covid 19.

Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a ainsi promis que les autorités disperseraient rapidement les groupes de plus de six personnes qui se rassemblent sur les berges ou dans les parcs, comme récemment à Paris ou à Lyon (sud-est). Ceux qui refusent le port du masque seront « systématiquement » poursuivis en justice.

Aide aux enfants de familles modestes privés de cantines, déplacements permis pour accompagner ses enfants chez leurs grands-parents: le Premier ministre a détaillé les nouvelles mesures qu’avait annoncées la veille le président Emmanuel Macron, lors d’une allocution télévisée solennelle suivie par 30 millions de téléspectateurs.

Le président avait annoncé la fermeture vendredi pour trois à quatre semaines des établissements scolaires et l’extension samedi soir à tout le pays des restrictions déjà imposées à 19 départements.

Ces nouvelles mesures sont « nécessaires pour nous permettre de franchir un cap, espérons-le un dernier cap, dans la perspective du déploiement massif de la vaccination et d’un retour à une vie normale », a justifié le chef du gouvernement.

Grâce à ces mesures, le pic épidémique de personnes contaminées par le Covid-19 pourrait être atteint d’ici « 7 à 10 jours environ » et le « pic de réanimation » d’ici à la fin du mois d’avril, a déclaré jeudi le ministre français de la Santé Olivier Véran.
Près de 95.000 personnes sont mortes en France du Covid depuis le début de l’épidémie, il y a plus d’un an.

Les contaminations ont nettement augmenté ces dernières semaines en France, à cause du variant anglais jugé plus contagieux, risquant de submerger les services d’urgence dans les régions les plus touchées (Paris et le nord de la France).

Dans le même temps, la campagne de vaccination que l’exécutif veut accélérer pour juguler l’épidémie, est freinée par un manque chronique de doses, en partie en raison des défaillances du système de commande centralisée par l’Union européenne.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi critiqué jeudi la lenteur « inacceptable » de la vaccination en Europe.

La déclaration du Premier ministre sera suivie jeudi d’un vote qui devrait être marqué par un boycott massif des oppositions de droite (LR) comme de gauche (LFI, PS, PCF), qui dénoncent un « piétinement du parlement » appelé à se prononcer sur des mesures déjà actées par l’exécutif.

Le président français, qui arbitre régulièrement depuis plusieurs mois entre impératifs sanitaires et économiques et sociaux dans la lutte contre l’épidémie, a écarté de nouveau les appels à un confinement strict.

Mais il s’est résolu à fermer dès vendredi soir les crèches, écoles, collèges et lycées pendant trois à quatre semaines, alors qu’il avait jusqu’ici fait du maintien de l’ouverture des établissements scolaires une priorité, à la différence de nombreux pays européens.

Mais deux semaines seront des vacances scolaires, fusionnées sur tout le territoire. Pendant les autres semaines, les cours se tiendront à distance pour limiter les effets sur la scolarité des jeunes.

Les familles cherchaient des solutions pour organiser télétravail, école à la maison et vacances de Pâques. « Le gouvernement a limité la casse avec seulement une semaine d’école à la maison », pense Marion, maman d’un garçon de 7 ans, tout en estimant que ce sera « une souffrance » pour certains enfants. « C’est juste impossible de gérer les enfants et de faire du télétravail », juge un père de famille, Julien.

Dans tout le territoire, les commerces non-essentiels, notamment d’habillement, seront fermés et les déplacements limités à 10 km, les déplacements entre régions interdits après le weekend de Pâques.
Les aides aux entreprises vont coûter 11 milliards d’euros par mois aux finances publiques, selon le ministère de l’Economie.

Le chef de l’Etat a toutefois laissé entrevoir le bout du tunnel, promettant, si le semi-confinement d’avril est efficace, la réouverture de certains lieux de culture et des terrasses de bars et de restaurants à partir de la mi-mai.

Étiquettes
Top