Une version reconditionnée du malfamé Galaxy Note 7 vient d’être relancée sur le marché par Samsung. Le fabriquant a annoncé hier dimanche sa mise en vente, à prix réduit, en Corée du Sud à partir du 7 juillet prochain.
Le Samsung Galaxy Note 7 traine derrière lui une réputation sinistre. Son échec retentissant, dû aux centaines d’explosions des batteries de l’appareil et à son rappel planétaire, tombe petit à petit dans l’oubli. Tombait plutôt, car Samsung vient rappeler au monde l’existence de ce modèle en annonçant sa remise sur le marché à partir du 7 juillet prochain.
Notez bien que la date du lancement n’est pas fortuite. C’est un double 7 (le 7 juillet), Symbole de résurrection de l’appareil qui porte le même chiffre de la série Note. Ainsi, de cette relance émane le désir de rétablir l’image de marque du produit et de son producteur, un tant soit peu, auprès des admirateurs locaux (sa vente sera restreinte aux stores sud-coréens). Le prix est également réduit, car au lieu de 1000 dollars, il coûtera 611, signe de volonté du géant de l’électronique de s’excuser auprès des adeptes hardcore de la marque dans son pays d’origine. L’édition sera limitée à 400.000 unités et portera un nom révélateur : Galaxy Note Fan Edition (FE).
Selon un communiqué du groupe, la version revisitée «est fabriquée à partir d’appareils rappelés et de nouveaux composants avec une nouvelle batterie», et son lancement «revêt une signification importante en tant que projet respectueux de l’environnement minimisant le gaspillage de ressources». Ainsi, Samsung conforte Greenpeace et d’autres ONG écologiques qui s’étaient inquiétées de l’impact écologique du rappel des appareils.
Le Galaxy Note 7, l’enfant terrible de Samsung
Fort probablement, le Galaxy Note 7 est le produit électronique qui a le plus nui à la réputation de son producteur depuis le début de ce siècle. Un mois à peine après son lancement en grandes pompes en août 2016, le groupe avait ordonné le 2 septembre suivant son rappel à l’échelle mondiale, après que des centaines d’exemplaires avaient pris feu. Ce rappel, qui a concerné plus de 2,5 millions de smartphones, a coûté des milliards de dollars de bénéfices perdus au géant sud-coréen, en plus d’avoir sapé sa crédibilité.Samsung a en outre dû composer avec l’incarcération de son vice-président Lee Jae-Yong, l’héritier du groupe, et de plusieurs cadres actuellement jugés pour leur implication dans le retentissant scandale de corruption qui a précipité la destitution de l’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.
Cependant, le groupe reprend des couleurs grâce à ses autres gammes de produits. Il a annoncé fin avril son plus important bénéfice net trimestriel depuis plus de trois ans, la très forte demande en puces ayant largement compensé les répercussions de la débâcle du Galaxy Note 7. De plus, Samsung renoue avec l’investissement à l’international en dévoilant, mercredi 28 juin, un projet de 380 millions de dollars aux Etats-Unis, et ce, pour construire une nouvelle usine et créer près de 1.000 emplois, une annonce prestement saluée par l’administration Trump. De même, le lancement en avril du Galaxy S8 a été très bien accueilli par les spécialistes. L’entreprise rassure donc que sa débâcle de l’an passé n’est qu’un nuage passager… à condition qu’elle ne se répète pas. Heureusement, la santé financière et la solidité de l’image de Samsung lui ont permis d’encaisser le coup, contrairement à certains géants mondiaux victimes de déboires fatales comme l’équipementier japonais Takata. Cet ex-numéro deux mondial des airbags qui vient de déposer son bilan la semaine passée, a été emporté par un rappel monstre de sa production et une pluie de plaintes civiles, et ce, suite à sa production d’une série d’airbags défectueux qui ont coûté la vie à 16 personnes dans le monde.
Iliasse El Mesnaoui