L’audience de jeudi du procès de Gdim Izik s’est déroulée dans un climat de forte émotion au moment de la description par les témoins à charge des atrocités subies par les victimes au cours du démantèlement du camp de Gdim Izik (près de Laâyoune) en octobre-novembre 2010, a indiqué le procureur général du Roi près la Cour d’appel à Salé, Hassan Daki.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de cette audience, M. Daki a précisé que la Chambre criminelle près de la Cour d’Appel à Salé a poursuivi jeudi l’audition des témoins de la liste présentée par le ministère public qui ont passé en revue les missions humanitaires et professionnelles qu’ils étaient chargés de mener lors du démantèlement du camp, avant qu’ils ne subissent, eux et leurs collègues, des agressions à l’arme blanche et des attaques aux véhicules-bélier lancés sur eux par un grand nombre de personnes, causant une série d’évanouissements parmi les forces de l’ordre.
Le tribunal a également auditionné deux témoins à décharge figurant dans la liste de la défense qui ont livré des données sur l’arrestation des accusés, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la cour a décidé de reporter le procès au 15 mai pour la poursuite des auditions du reste des témoins.
La Chambre criminelle près de la Cour d’appel à Salé avait entamé, lundi, l’audition des témoins à charge parmi les éléments des Forces auxiliaires et de la Protection civile. Elle a décidé de reporter l’audition des rédacteurs de PV de la Gendarmerie royale jusqu’à l’achèvement de l’audition du reste de témoins, en accession à une requête des avocats de la défense et de la partie civile.
Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels à des établissements publics et des biens privés d’autrui.
Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les personnes impliquées dans cette affaire.
Le procès se tient désormais devant une juridiction civile après la décision de la Cour de cassation d’annuler le verdict prononcé par le tribunal militaire.
Les accusés sont poursuivis pour constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité, conformément aux dispositions des articles 293,294, 297 du code de procédure pénale.
(MAP)