Journée mondiale de lutte contre la tuberculose 2021

Ouardirhi Abdelaziz

Chaque année à pareille époque, et plus précisément le 24 mars, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose.

Un évènement particulier qui consiste à mieux faire connaître au grand public les terribles conséquences sanitaires, sociales et économiques de cette maladie, mais c’est aussi une occasion propice pour que tous les Etats de la planète puissent prendre conscience de cette terrible maladie et pour que de plus grands efforts soient consentis afin de mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose. Qu’est-ce que la tuberculose? Quels sont les signes de la tuberculose? Quelle est la situation au Maroc? Qu’en est-il de la prévention? Des questions et tant d’autres auxquelles nous allons répondre dans cet article consacré à la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose.

En 2021, le partenariat Halte à la tuberculose sonne l’alarme sur l’un des principaux tueurs infectieux au monde. La tuberculose (TB) tue environ 4 000 personnes chaque jour, dont 700 enfants. Cela signifie que 3 personnes meurent de la tuberculose chaque minute.

En 2018, aux Nations Unies, tous les dirigeants du monde se sont  engagés à prendre des mesures spécifiques d’ici 2022. Ils ont jusqu’en décembre 2022 pour tenir ces promesses, sinon, ils risquent de compromettre la réalisation de l’objectif de développement durable pour mettre fin à la tuberculose d’ici 2030.

Cette année, nous commémorons le 139e anniversaire de l’annonce par le Dr Robert Koch en 1882 de sa découverte du bacille de la tuberculose, la cause de la tuberculose.

Nous aimerions peut-être que la tuberculose soit consignée dans les livres d’histoire, mais la vérité est qu’une personne sur quatre dans le monde a une infection tuberculeuse latente. Chaque année, 10 millions de personnes contractent la tuberculose, principalement dans les pays moins développés. 

Un véritable fléau

La tuberculose est une maladie contagieuse qui peut être très  grave. Elle est considérée aujourd’hui comme un fléau dans de nombreux pays sous développées, sous médicalisés, alors même qu’il existe un vaccin contre cette maladie (BCG).

La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, qui a lieu chaque 24 mars, offre à ne pas en douter une occasion unique de sensibiliser encore plus les instances sanitaires, les décideurs, les ONG, les associations, et d’une manière globale l’opinion public général, sur ce que représente la tuberculose au sein de nombreux pays qui sont confrontés à ce fléau.

C’est aussi l’occasion de faire un état des lieux, de passer en revue les actions de prévention et de lutte qui doivent être entreprises pour combattre cette maladie, et surtout sur les moyens de se protéger.

10 millions de nouveaux cas de tuberculose dans le monde

La tuberculose demeure la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. Chaque jour, plus de 4000 personnes en meurent et près de 30 000 contractent cette maladie qui est pourtant évitable et curable. Avec 1,4 million de décès dans le monde par an, cette pathologie est l’une des maladies infectieuses qui entrainent le plus de morts au niveau mondial .On estime aujourd’hui à 10 millions, le nombre de nouveaux cas de tuberculose dans le monde.

Ce sont les hommes qui sont les plus touchés: 5, 6 millions. Les femmes sont au nombre de 3, 2 millions, et les enfants 1, 3 millions. Tous les pays de la planète sont touchés par la tuberculose, toutes les tranches d’âges et les différents sexes sont concernés par cette maladie, qui n’en demeure pas moins une maladie évitable et que la médecine peut très bien guérir.

La bactérie responsable de la tuberculose est le Bacille de Kock ou BK. Celui-ci infecte avec prédilection l’appareil respiratoire. La tuberculose pulmonaire représente un peu plus de 70% des cas de tuberculose. La maladie peut aussi toucher tous les organes. Les principales localisations extra pulmonaires décrites sont ganglionnaires, urogénitales, ostéo articulaires et cérèbro-meningées. Cette infection est considérée comme une priorité de sante publique.

Qu’en est-il au Maroc ?

Si on se réfère aux données de 2019, au Maroc, près de 30 000 cas sont enregistrés chaque année, ce qui comprend les nouveaux cas et les cas de rechute. Le taux d’incidence avoisine les 87 cas pour 100 000 habitants, dont la tuberculose pulmonaire représente la moitié.

Les 2 / 3 des cas enregistres sont des adultes dont l’âge est compris entre 15 et 44 ans. Le sexe masculin est plus touché que le sexe féminin, puisque 59 % des cas concernent des hommes contre 41 % de femmes.

Une maladie multifactorielle

Il n’est un secret pour personne que de dire que la tuberculose touche beaucoup plus les populations démunies, celles et ceux qui sont malnutris, qui logent dans des habitats insalubres, où existe la promiscuité. Comme on le voit, elle fait son nid là où existent des conditions liées à l’habitat, le niveau social, le niveau socio-économique des gens. Certaines professions sont à risque plus que d’autres. Le cas des travailleurs au niveau des mines, ou ceux qui sont dans les carrières de pierres. Il y a certaines catégories de gens qui sont beaucoup plus exposées à la tuberculose que d’autres. En outre, certaines régions du Maroc enregistrent un grand nombre de cas de tuberculose. C’est notamment le cas de la région de Casablanca – Settat, la région de Rabat – Salé, Tanger – Tétouan, Fès-Meknès…..

Ceci nous amène à dire que la Tuberculose est une maladie qui a de multiples facettes, et qu’il faut la voir dans sa globalité, prendre en considération tous les aspects qui favorisent l’éclosion, la propagation, la contagion de cette maladie, parce que si on la limite à un problème de sante, nous n’arriverons pas à atteindre les objectifs qui sont aujourd’hui visés.

Agir sur les déterminants de la vulnérabilité

Combattre la tuberculose nécessite, il est vrai des structures adaptées, des compétences avérées, la disponibilité de la technologie et des médicaments anti bacillaires. Mais une telle approche montrera toujours ses limites car comme nous l’avons dit, la tuberculose est multifactorielle. On comprend des lors mieux qu’il va falloir agir sur ses véritables causes: un logement salubre, une alimentation saine et équilibrées, la pratique du sport, la lutte contre le tabagisme. D’ailleurs très conscient, de tous ces éléments, de tous ces aspects, le ministère de la Sante conduit un processus avec sagesse et clairvoyance concernant la lutte anti tuberculeuse, en mobilisant l’ensemble des acteurs clés.

Nous sommes tous concernés

Le Maroc sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI relèvera ce grand défi qui consistera à éliminer la Tuberculose dans les prochaines années. Nous avons vraiment tout ce qu’il nous faut pour réussir ce challenge qui est à notre portée. Nous sommes de ce fait tous concernés, et nous devons agir en conséquence par des actions citoyennes, chacun à son niveau. Les actions à entreprendre sont multiples et variées. Si nous les menons comme il se doit, elles auront à ne pas en douter, un impact sur cette maladie, qui touche les populations les plus défavorisées. Des citoyens qui vivent dans des conditions hygiéniques défavorables. Les exemples sont nombreux juste a côtés de nous en plein centre ville et au niveau de la périphérie, là où existe la promiscuité, la mauvaise hygiène, l’insalubrité, la malnutrition, ainsi que le manque d’éducation sanitaire, qui sont autant de facteurs qui font que les populations défavorisées soient plus infectées par la maladie.

Mieux vaut prévenir que guérir

Il est très important de faire la prévention parce que cela permettra d’éviter que les malades soient contaminés, et dès fois les mesures de prévention sont très simples. Se mettre la main sur la bouche lorsqu’on tousse et lorsqu’on crache, mettre la main devant le nez lorsqu’on éternue, que les chambres soient bien aérées, qu’il y ait donc l’ensoleillement nécessaire au niveau des habitats… Bien se nourrir aussi, éviter les stress importants, faire le vaccin BCG pour les enfants. Au Maroc, on sait que c’est une vaccination obligatoire à la naissance, ce qui permet de réduire les cas de tuberculose pour cette tranche d’âge, mais surtout aussi d’éviter de voir apparaitre des formes graves de tuberculose. Ce qui est important aussi dans la prévention de la tuberculose, c’est de faire un bon dépistage des malades qui sont contagieux.

Ce qui est surtout contagieux, c’est la tuberculose pulmonaire, parce que la transmission se fait par voie aérienne. Il faut aussi dire qu’il y a des signes clairs de la tuberculose comme la toux, les crachats, la fièvre, les sueurs nocturnes qui persistent pendant plusieurs jours ou une altération de l’état général… Si tous ces signes sont observés, il faut immédiatement consulter le médecin, et lorsque la personne se fait consulter, il faut que le diagnostic soit fait rapidement et que démarre aussitôt le traitement. C’est de cette manière que l’on pourra éviter tout risque de contamination dans l’entourage de ce patient.