Hamouni : L’ANOC soupçonnée de manipuler des chiffres sur le cheptel

Le PPS au Parlement

M’Barek TAFSI

Alerté par ses propres sources sur d’éventuels soupçons de manipulation et de gonflement des chiffres sur le cheptel ovin et caprin réel par l’ANOC (Association Nationale des Eleveurs Ovins et Caprins), le président du groupe parlementaire du Parti du Progrès et du Socialisme, Rachid Hamouni a demandé au ministre de l’agriculture de tirer au clair cette affaire.

Dans une question au ministre, le député a indiqué que selon ses propres sources, le volume du troupeau de certaines races n’est gonflé par l’ANOC que pour obtenir un soutien pour un troupeau qui n’existe pas réellement. Si elle est prouvée, cette manipulation des chiffres aurait un effet dangereux d’ordre économique et social sur les plans mis en place par le ministère pour le développement de la filière, a expliqué le député.   

D’autres questions circulent également autour du sort et de la transparence de la distribution du soutien public aux éleveurs, qui constitueraient des irrégularités, si elles sont avérées, ajoute le député. D’aucuns parlent en effet de défaillances d’ordre gestionnaire, financier et juridique ainsi que de plaintes de certaines groupes d’éleveurs qui n’ont pas reçu leurs parts du soutien public.

Selon des données du département de l’agriculture avec lequel elle est liée par des contrats-programme et des partenariats conséquents à caractère gestionnaire, financier et professionnel, y compris l’exécution de tâches et de dossiers qui, de par leur nature, relèvent de la compétence des organismes publics, l’ANOC encadre un réseau d’adhérents qui comprend environ 15 500 éleveurs qui exploitent 4,2 millions de têtes d’ovins et caprins.

Le ministère a également confié à l’association les missions de développement de la filière viande rouge, de conservation des races, d’amélioration des races, d’encadrement des producteurs, de contribution à la distribution du soutien public aux éleveurs, de mise en place de marchés temporaires pour la vente des moutons de l’Aid Al Adha, et de recensement et de numérotation des têtes d’ovins et de caprins. L’association est donc devenue une référence pour les chiffres et les données sur le cheptel national.

Compte tenu de la gravité de ces soupçons, le président du groupe parlementaire a interrogé le ministre au sujet des détails du partenariat entre le ministère et l’ANOC en matière de gestion et sur le plan financier et en ce qui concerne notamment toute «délégation directe ou indirecte » de disposer des deniers publics.

Il l’a interrogé aussi au sujet des mesures qu’il va prendre pour vérifier avec précision les données et soupçons qui circulent, tout en lui rappelant que sa question ne porte pas sur l’indépendance de cette organisation professionnelle, mais plutôt sur le partenariat de cette organisation et le ministère.

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