Kissariat El Heffarine à Derb Sultan

L’activité bat son plein dès 8 heures du matin jusqu’à 22 heures du soir. Des hommes, surtout des femmes, font le déplacement pour s’y approvisionner. L’offre est diversifiée et abondante. On y trouve des produits pour tous les goûts, toutes les bourses et mêmes toutes les fantaisies et à des prix défiant toute concurrence. Ici, tissus et produits de beauté, détergents et autres savons côtoient les produits alimentaires vendus souvent à même le sol. En somme, un extraordinaire mélange de tous les genres et de toutes les subtilités.
Chaque jour, des dizaines de boutiques sont ouvertes et des centaines de vendeurs ambulants se disputent les clients qui défilent inlassablement entre les étalages du matin au soir. En dépit de la campagne lancée par les services de la préfecture des arrondissements d’Al Fida Mers Sultan contre les marchands ambulants, le phénomène semble difficile à circonscrire. Ils sont toujours là. Ils font partie du décor. Car, certains propriétaires de boutiques leur livrent des articles qu’ils exposent à la vente même devant leurs espaces. Histoire de ne plus rater un client qui se présente à la boutique.
La particularité de ce vaste souk est sans doute le niveau très bas des prix. Situé en plein cœur du vieux quartier de Derb Sultan, ce marché à ciel ouvert est surtout destiné aux consommateurs à faible pouvoir d’achat. Autre particularité de la Kissariat : elle compte une salle de cinéma, une ruelle baptisée «Derb 20», une joaillerie, ainsi qu’une galerie pour habits traditionnels, Djellaba et autres babouches.
En quelques années seulement, le bouche à oreille aidant, ce centre commercial, qui compte près d’une quarantaine d’échoppes, est devenu une destination incontournable, non seulement pour les Casablancais et les habitants de la ville blanche, mais aussi pour un grand nombre de Marocains qui y viennent régulièrement d’un peu de partout ailleurs.
Au fil des années, ce centre commercial est devenu même un espace de rencontre entre des visiteurs qui préfèrent s’y rencontrer et faire une visite des lieux sans acquérir d’articles. Cela rappelle les souks de la campagne et leur rôle socioéconomique.
Cette réputation de cette zone commerciale s’est répercutée sur les prix des locaux qui ne cessent de flamber.
D’où les craintes émises par la clientèle de voir cette situation influer sur les prix pratiqués à ce jour. Une inquiétude que la majorité des commerçants considèrent comme injustifiée, soutenant que tant qu’elle y aura cette déferlante, la demande sera satisfaite à bon prix.

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Ben M’sik
La zone de Ben M’sik plonge dans l’anarchie. C’est un constat. Les dérapages de certains responsables de la préfecture meublent les discussions des citoyens de la zone. Jugez-en. Un membre influent au cabinet du gouverneur de la préfecture, (voir notre édition du week-end 27-28 avril 2013), s’est permis de construire anarchiquement et en violation flagrante des dispositions du code de l’urbanisme tout un étage dans sa demeure située dans les parages du siège de la commune de Moulay R’chid.
Et pour boucler la boucle, il a imposé aux riverains un «contrôle» de la voie menant à sa zone, en y installant une barrière d’accès. On dirait qu’il s’agit d’un parking et non pas d’une zone résidentielle. Les réclamations des riverains tombent dans de sourdes oreilles à la préfecture, tout simplement parce que ce membre influent au cabinet du gouverneur a tissu toute une toile qui a fait main basse sur tous les circuits dans la majestueuse bâtisse. C’est ainsi qu’il intervient pour orienter des projets de l’Initiative nationale du développement humain (INDH) en privilégiant des associations ayant des connexions avec des réseaux électoraux qu’il exploite lors des campagnes électorales. Dans ce registre, d’aucuns font remarquer qu’il tire les ficelles de la division des affaires sociales (DAS), dont le chef était impliqué dans une «affaire» qui serait encore devant la justice et qui avait défrayé la chronique il y a quelques années, après avoir passé la nuit (garde à vue) chez les flics de la zone. Cet état de choses n’est pas sans se répercuter négativement sur des fonctionnaires de la préfecture et ses agents d’autorité, font remarquer les mêmes sources. Et pratiquement chaque semaine apporte son lot d’anecdotes et de manœuvres dont les protagonistes influencent le cours des choses au sein de cette préfecture. Au cours de cette même semaine, une autre affaire a failli tourner au vinaigre au siège de l’arrondissement sur lequel les projecteurs ont été braqués le week-end dernier suite à l’incendie ayant ravagé un «domicile» provoquant la mort de cinq personnes d’une même famille. Mais l’affaire a été étouffée au cabinet du gouverneur de la préfecture. Et certainement, elle serait exploitée plus tard à d’autres fins. Dans cette atmosphère, s’interrogent d’aucuns, comment sera appliquée la politique de proximité et le nouveau concept de l’autorité ? Telle est la question.
M. Younes

Vendeurs de sandwichs ambulants
Des gargotiers dangereux

A Bab Marrakech, à côté des places des grands taxis d’El Oulfa et d’El-Jadida, dans certains rues de la ville, ainsi que dans d’autres endroits dans les quartiers populaires, les vendeurs ambulants et sédentaires de saucisses, communément appelées «socettes», s’alignent avec leurs étals sur les trottoirs. Tout ce qu’ils ont comme respect d’hygiène est une blouse blanche maculée et complètement marquée de taches noires. Les soirs, entre 17 et 22 heures, les échoppes dégagent une odorante et alléchante fumée qui induit en erreur les passants, notamment les non-casablancais.
Ces saucisses mélangées avec des morceaux d’oignons et de tomates sont rapidement cuites sur des plaques en métal. Ainsi, les clients, ayant l’estomac dans les talons, sont vite servis. «Au suivant, trois ou quatre saucisses», lancent-ils, après chaque commande. Ils créent une ambiance sur les lieux pour faire écouler les produits préparés. Une fois terminé, le vendeur ramasse tous ces accessoires dans un boîtier et dépose l’ensemble dans l’échoppe, située généralement à côté des ordures jetées par lui-même et ses clients. Chose qui attire souvent les mouches et autres insectes vers ces lieux. La question de désinfecter la plaque avant de commencer son travail ne lui passe pas par-dessus la tête.
En raison des prix pratiqués, entre trois et six dirhams pour le sandwich, force est de constater que la qualité de la marchandise écoulée ne peut être que suspecte. L’origine des produits utilisés dans la fabrication de ces saucisses, notamment la viande demeure indéterminée.
Et dans tous les cas, ce sont les enfants qui encourent tous les risques.
Doit-on alors attendre des cas d’intoxication grave pour organiser ce qui peut être organisé et mettre un terme à ce qui représente un danger pour les consommateurs.

M.Y

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