Une première depuis le début de la crise sanitaire
La France a franchi samedi, jour de Noël, la barre des 100.000 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, alors que le gouvernement doit réévaluer la situation lundi face à la progression du variant Omicron.
Avec 104.611 nouveaux cas, le pays a atteint un seuil inédit depuis le début de l’épidémie en mars 2020, selon Santé publique France. Un niveau qui a doublé en trois semaines.
La progression fulgurante du nouveau variant Omicron soulève de sombres projections à quelques jours du passage à 2022. « Le scénario réaliste, c’est que mi-janvier on (soit) à 200.000 contaminations jour », a estimé l’infectiologue Benjamin Davido vendredi sur CNews.
Avec le risque, évoqué par le Conseil scientifique, d’une société paralysée à cause d’une multiplication des arrêts de travail et de l' »absentéisme ». Le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué que le gouvernement veillerait à « éviter tout phénomène de paralysie ».
L’exécutif se mobilise d’ailleurs lundi. Emmanuel Macron tiendra par visioconférence un Conseil de défense sanitaire consacré au Covid-19 à 16H00, une heure avant le Conseil des ministres qui doit adopter le projet de loi instaurant le pass vaccinal. Son entrée en vigueur est prévue dès le 15 janvier, selon le texte de loi consulté par l’AFP.
Dans le détail, le texte transforme le pass sanitaire en pass vaccinal « pour l’accès aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson, aux foires, séminaires et salons professionnels ou encore aux transports interrégionaux », notamment ferroviaires.
La seule présentation d’un test négatif demeurerait en revanche valable « pour l’accès aux établissements et services de santé et médico-sociaux ».
Sur la situation sanitaire, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait précisé qu’une « réévaluation » était prévue lundi, alors qu’Omicron se répand « à très vive allure » en France et devrait devenir « majoritaire » dans les tout prochains jours.
A quelques jours du Nouvel an, le gouvernement va-t-il annoncer des restrictions plus fortes ou choisira-t-il le statu quo? Et quid notamment de la durée de l’isolement pour les « cas contacts »?
En Savoie, le préfet a déjà donné un tour de vis supplémentaire. Un arrêté proroge des mesures en vigueur depuis le 30 novembre, obligeant le port du masque aux personnes de onze ans et plus, y compris en extérieur, dans les lieux rassemblant plus de 10 personnes, comme les marchés, les salles de spectacle, etc.
Le port du masque est également obligatoire pour les onze ans et plus de 09H00 à minuit dans les communes de Chambéry, Aix-les-Bains et Albertville, et celles des stations de ski (comme Tignes ou La Plagne).
Si pour le moment Omicron n’entraîne pas de vague d’hospitalisations, ses répercussions potentielles inquiètent.
« Si vous mettez en éviction (tous les cas positifs et les cas contacts) dans le système scolaire, la police, l’hôpital, (la société) va être à l’arrêt », a prévenu vendredi sur BFMTV Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Tenon.
Si plusieurs études montrent que l’efficacité des vaccins est nettement réduite avec seulement deux doses face à Omicron, une dose de rappel permettrait de relever le niveau de protection.
La Haute autorité de santé (HAS) a ainsi recommandé vendredi que la dose de rappel puisse être réalisée à partir de trois mois pour la population éligible.
En attendant d’examiner cet avis, le ministère de la Santé a annoncé que le délai était ramené dès à présent à 4 mois. Jusque-là, il était de 5 mois après la précédente injection.
Outre les conséquences sanitaires, la liste des perturbations liées à Omicron s’allonge de jour en jour en France et ailleurs. Dès ce week-end de Noël, plus de 5.600 vols ont été annulés par les compagnies aériennes du monde entier, tandis que des milliers d’autres sont retardés, en raison du placement à l’isolement de nombreux personnels des compagnies et des aéroports.