Il a fallu que le Roi du Maroc, par la tonalité magistrale du propos qu’on lui sait, décoche des appels de haute intensité, lors du discours du 20 août dernier, aux deux voisins de l’est et du nord, l’un pour clouer au pilori l’attitude hautaine de la junte algérienne, en lui tendant la main, l’autre afin de rappeler à l’ordre la dérive de l’autorité ibérique, en la conviant à tourner la page frictionnelle. En fait, la première ne voulait rien savoir et, par le biais du chef de sa diplomatie, haussait le ton de l’animosité, au point d’annoncer la rupture des rapports avec son rival éternel, alors que la seconde beaucoup mieux reconnaissante, répliquait positivement à la sagesse Royale, ipso facto par le chef de l’exécutif de la péninsule espagnole, en personne. Depuis, il semble bien que la «hache de guerre» tende à s’enterrer, dans ce retour posé à la raison, joliment traduit par l’annonce de la prochaine visite du dirigeant madrilène au Maroc.
Sans doute, serait-elle un événement de taille qui mettrait un terme à la crise gratuite, causée incontestablement par des courants connus pour leur hostilité envers la cause nationale, aussi bien au sein des composantes ibériques que leurs proches externes. D’autant plus que les déclarations de responsables d’outre-mer ne cessent de vanter les liens de coopération bilatérale, en plus de l’aspect stratégique que revêt le rapprochement de plus en plus étroit avec l’Union Européenne. A cet égard, il paraît que ce n’est plus la conduite belliqueuse dont fait montre la junte algéroise qui compte dans cette nouvelle ère de dissipation des brumes passagères entre les deux alliés traditionnels, puisque le dossier du Sahara marocain « est définitivement clos », comme venait de lancer haut et fort, notre représentant permanent aux Nations Unies. Étant fort consciente de tout l’intérêt mutuel qu’elle pourrait tirer de la proximité, du réalisme et de la stabilité avec le pays nord africain, l’Espagne ne s’est guère tardée à se ressaisir de ses « vils agissements provocateurs » vis-à-vis de la question sacrée de notre intégrité territoriale. Dorénavant, le comportement relationnel entre les deux pays frontaliers à pas plus d’une quinzaine de kilomètres, se devrait être fondé sur le socle des valeurs de «la confiance, le respect et la transparence», tel que prônait par le prêche du Souverain, à l’occasion de la célébration du 68ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.