Plus de six mois de crise pandémique qui assaille rudement la santé des citoyens et l’économie du pays. Notre pays est sous le choc d’une épreuve sans appel et y fait face avec cran sans précédent. Il n’est pas le seul à concéder la «malédiction» de la nature, d’une telle férocité. Il mènera son dessein jusqu’au bout, avec ses propres moyens empreints de charge patriotique.
Chaque jour, des citoyens succombent à la pelle, d’autres se remettent en nombre sous les yeux soulagés des vaillants héros des hôpitaux submergés. Chaque soir, le bilan résonne dans les ménages timorés, sans toutefois, tomber dans l’affolement. L’Etat fait des sacrifices pour sauvegarder ce qui peut l’être, en replaçant la vie des compatriotes en priorité.
En parallèle, on se démène en vue de préserver la santé de l’économie en pleine déliquescence. Le dilemme semble être délicat dans une nation en souffrance. Aussi, se déploie-t-on, à bâtons rompus, afin de concilier les deux volets de cette dualité complexe.
En dépit de la recrudescence virale, il paraît qu’on n’est pas prêt à se permettre de se confiner. Ce serait, n’en déplaise, le coup de grâce d’un pays en état critique, aux plans sanitaire et économique.
On est bien condamné à vivre avec le virus et à le combattre de front. Certes, on y perd des plumes dans les deux sens. On continuera à cumuler les cas et à compter les décès, mais impulsera, dans la douleur, le souffle dans les veines de la vie active. On n’a pas beaucoup de choix à faire, car on a déjà assez porté préjudice à la machine qui est en passe de s’effilocher au fil du temps.
Le Maroc, serait-il en mesure de surmonter ce nouveau challenge dont les retombées seront aussi cruelles qu’éprouvantes ? Il ne fait pas de doute que cette épidémie a fortement affecté la stabilité d’une nation déjà perturbée par ses déficits subjectifs dus à sa gouvernance approximative et par ses aléas objectifs, en raison de la pénurie hydrique et le péril de sécheresse en permanence.
Mais, il importe aussi de reconnaître que la crise virale aura permis d’affronter de visu notre découvert, en matière d’immunité sociale, frappée de plein fouet de précarité et de dénuement. De même, elle aura recouvré une grande nation fondée sur les valeurs de civisme, de bravoure et de solidarité.
De surcroît, elle a découvert la notion de l’État, axée sur les assises de la souveraineté, autour de laquelle les composantes de la société tendent à se mouvoir et s’émouvoir dans la synergie. Un État fort et rassembleur ne peut que renforcer les atouts de la nation pour tenir tête aux conjonctures, défier les écueils les plus coriaces et braver les fléaux les plus tenaces.
Visiblement, le pays s’attend à de nouvelles mutations substantielles aux plans comportemental, sanitaire et économique auxquelles la pandémie a sensiblement contribuer à faire propager de la même cadence que son maudit virus.