Le Maroc et l’Espagne sur un nuage

Saoudi El Amalki

Entre Rabat et Madrid, c’est les grands Amours, à faire attendrir un pachyderme. «Va, je ne te hais point ! », dirait Pedro Sanchez, le Président ibère au Maroc, pour paraphraser la célèbre litote de la pièce de théâtre Le Cid de Corneille. En fait, cet Amour est sans ambages, puis qu’en un peu plus d’un an et le premier après sa reconduction à la tête du gouvernement espagnol, qu’il se rend sur le sol marocain.Devant les micros de médias, lors du traditionnel point de presse, tout auréolé de sa rencontre royale, il annonça que son pays allait investir au Maroc,quasiment 45 millards d’euros d’ici un quart de siècle. Tout en réaffirmant d’une solennité absolue sa position résolue vis-à-vis de l’intégrité territoriale de son allié de prédilection, en réemployant sans détour, le fameux Superlatif exclusif inhérent au plan d’autonomie suggéré par notre pays au règlement définitif du dossier du Sahara, depuis 2007. Il faudra bien dire que le Royaume d’Espagne semble avoir le grand mérite d’anticiper sur le cours des événements pour se frayer sans aucun atermoiement, les chemins du Maroc de par sa proximité, sa stabilité et surtout son leadership sur le continent africain, eu égard la déficience graduelle du vieux continent, avec la «dislocation» fatidique de son union qui faisait sa force de naguère. Le rabattement espagnol sur le Maroc s’explique sans doute également, par les atouts géostratégiques immenses dont dispose le royaume en termes sécuritaires et économiques, plus particulièrement. Ce qui n’échappe guère au jeune stratège ibérique, quand il salue vivement les avancées notoires à l’adresse de la modernité et de l’essor en matière notamment de l’énergie renouvelable, du transport, de gestion de l’eau…,tout en appelant ses entre prises de mettre le cap sur ces potentiels d’envergure.Depuis avril 2022, la feuille de route du partenariat stratégique en cours d’exécution, est fortement confortée par la régularité des rencontres bilatérales à plusieurs niveaux afin de maintenir le train-train de projets   sur les volets focaux dont spécialement le géant chantier du pont marin reliant les deux pays via le détroit de Gibraltar. Il est donc nécessaire, pour faire aboutir cette dynamique, fondée sur de faits objectifs ayant un rapport direct avec le contexte actuel de la région, de s’harmoniser et s’aligner sur des positions claires sur tel ou tel sujet qui a trait aux intérêts communs des deux partenaires, car on ne saurait édifier un tel échafaudage dans la durabilité, sans tisser des liens de concorde et d’entente mutuelles. D’autant plus que l’alliance affective et économique se fortifie actuellement  par la tenue conjointe, en compagnie de l’autre pays de la péninsule ibérique, du plus prestigieux événement sportive de la planète qu’est la coupe du monde de football en 2030.

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