Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a, dans son dernier rapport au Conseil de Sécurité sur le Sahara marocain, épinglé une nouvelle fois, les dirigeants du polisario pour les violations graves et systématiques des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf.
M. Guterres a, ainsi, énuméré, les nombreux rapports reçus par le Haut Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH), concernant le recours massif et à grande échelle, par le polisario, aux «harcèlements, arrestations et mauvais traitements de blogueurs, de médecins et d’infirmières» dans les camps de Tindouf.
Le rapport précise que ces violations graves se sont multipliées ces derniers mois contre tous ceux «engagés dans la documentation des cas de COVID-19 dans les camps de Tindouf». Cette nouvelle vague de répression exercée par le polisario n’est qu’un exemple récent des violations massives et continues par ce groupe armé séparatiste, pour faire taire les voix des dissidents, blogueurs, journalistes, activistes et toute personne qui contredit le despotisme de ses dirigeants.
Ces violations ont, cette fois-ci, visé le corps médical et les activistes des droits de l’Homme qui n’ont fait que mettre à nu les falsifications des informations du polisario au sujet de la pandémie de COVID-19, et dénoncer sa propagation alarmante parmi les populations séquestrées dans les camps de Tindouf, dépourvues de toute protection et liberté de circulation, de mouvement, d’association, d’expression et de rassemblement.
Le chef de l’ONU a, ainsi, exprimé ses préoccupations quant aux rapports reçues par le HCDH sur les «conséquences négatives de la fermeture des frontières, des obstacles à l’aide humanitaire et de la diminution des activités économiques dans les camps» de Tindouf et sur l’impact de la crise de la COVID-19 sur la situation des droits de l’Homme dans ces camps, en particulier en ce qui concerne «les droits économiques et sociaux».
La situation désastreuse des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf et les violations massives dont sont victimes les populations qui y sont séquestrées, sont le résultat de la démission du pays hôte, l’Algérie, de ses responsabilités premières vis-à-vis de la protection des droits de l’Homme sur son territoire.
La situation dans ces camps, inédite dans le monde, où le pays hôte a délégué sa responsabilité au profit d’un groupe armé séparatiste, a été récemment relevée par le Secrétaire général et les organes onusiens des droits de l’Homme.
En effet, le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a souligné dans son avis, de mai 2020, au sujet de la plainte soumise par l’opposant du polisario El Fadel Breica, contre l’Etat algérien, suite à son enlèvement par le polisario, dans les camps de Tindouf, que la responsabilité de l’Algérie est engagée tant que ces violations ont été commises sur le territoire algérien et donc sous la compétence territoriale algérienne. De même, le Comité des droits de l’Homme a réaffirmé dans ses constatations, en mars 2020, la responsabilité pleine et entière de l’Algérie, dans l’enlèvement et la disparition forcée du dissident du polisario, M. Khalil Ahmed, dont le cas a été soulevé dans le rapport du Secrétaire général de 2019.
En outre, le Comité des droits de l’Homme a exprimé, en juillet 2018, ses profondes préoccupations au sujet de la délégation de pouvoir, en particulier du pouvoir judiciaire, au polisario dans les camps de Tindouf, estimant «préoccupant» que l’Algérie considère que les actes qui pourraient avoir été commis sur une partie de son territoire ne sont pas de son ressort et qu’il s’en remette au polisario et aux organisations internationales pour faire la lumière sur ces allégations et demander des comptes aux responsables».
Enfin, le Secrétaire général a cité la lettre que l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, lui a adressé le 24 août 2020, dans laquelle, M. Hilale a attiré l’attention du chef de l’ONU, détails et preuves à l’appui, sur les violations massives et systématiques des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, caractérisées par une double dimension, individuelle et collective.